À l'aube des élections prévues en février 2025, la lutte pour le poste de vice-président de la Commission de l'Union africaine dévoile les limites intrinsèques du dossier algérien, vite conçu pour contrecarrer celui de Rabat. Face à une candidature marocaine soutenue par une diplomatie structurée et des réalisations concrètes, le projet algérien semble révéler non seulement une faiblesse manifeste dans sa conception, mais aussi une incapacité chronique à s'adapter aux évolutions des tendances panafricaines. Un dossier marqué par des fragilités structurelles Barlamane.com a pu s'attarder sur les grandes lignes du positionnement algérien. Elles montrent une absence flagrante de leviers stratégiques pour convaincre les Etats membres. Contrairement au Maroc, qui s'appuie sur une diplomatie économique effective et des partenariats multilatéraux appuyés, la candidature algérienne compte sur des alliances déclinantes, fragilisées et idéologiquement ancrées dans le passé. Cette dépendance à une rhétorique obsolète entrave la capacité d'Alger à s'imposer comme un acteur constructif dans un bloc africain de plus en plus tourné vers le pragmatique. Par ailleurs, la gestion interne des relations extérieures algériennes est largement éclipsée par une crise institutionnelle persistante, caractérisée par un manque de perspective stratégique et une fragmentation des prises de décision entre l'appareil civil et militaire. Ces carences se traduisent par une incapacité à présenter des projets concrets ou à formuler une offre crédible répondant aux besoins des pays africains, que ce soit en matière de développement économique, de sécurité ou d'intégration régionale. Une quête d'appuis perçue comme insistante et maladroite L'un des points les plus critiques du dossier algérien réside dans sa démarche vouée à fédérer des soutiens. Plutôt que de s'appuyer sur des combinaisons convaincantes, Alger semble multiplier les démarches, parfois perçues comme malvenues, auprès des Etats africains. Cette quête, qui se rapproche d'un quémandage diplomatique, expose la faiblesse de son ancrage au sein des nouvelles interactions de coopération africaine. En l'absence de projets porteurs ou de financements significatifs, le désengagement progressif d'Alger sur la scène continentale est devenu une réalité que personne ne peut nier. Plusieurs observateurs notent, aussi, le caractère défensif et restrictif de son approche, qui cible surtout les ambitions marocaines. L'ascension maîtrisée du dossier marocain À l'inverse, le dossier marocain s'appuie sur une montée en puissance méthodique. Depuis sa réintégration au sein de l'Union africaine en 2017, le Maroc a déployé une stratégie renforcée et multidimensionnelle, articulée autour d'un puissant réseau d'alliances bilatérales et de projets structurants à forte valeur ajoutée. Ces enjeux, telles que le gazoduc Afrique-Atlantique ou les investissements massifs dans les infrastructures énergétiques, confèrent à Rabat une position d'acteur pivot sur le continent. La candidature marocaine, nous confie une source sûre, symbolise par ailleurs un renouvellement des pratiques diplomatiques, avec une approche résolument axée sur l'innovation institutionnelle et l'écoute des priorités africaines. Contrairement à l'Algérie, qui semble enfermée dans une logique de survie diplomatique, le Maroc propose une offre claire, cohérente et alignée sur les aspirations des pays membres de l'Union africaine.