Cette image sera automatiquement bloquée après qu'elle soit signalée par plusieurs personnes.
Washington désavoue le régime algérien et l'accuse de combattre le MAK pour des considérations politiques plus que pour des préoccupations «antiterroristes»
Les autorités algériennes ont, une fois encore, confirmé en 2023 leur décision de classer le Mouvement pour l'autodétermination de la Kabylie (MAK) parmi les organisations terroristes. Ce mouvement, fondé en 2001 et militant pour l'indépendance de la région kabyle, est accusé par Alger de porter atteinte à la sécurité et à la stabilité nationales, des mises en cause jamais établies. Si l'Algérie affirme que cette désignation est justifiée par des impératifs sécuritaires, la communauté internationale, à commencer par les Etats-Unis, reste sceptique. Selon Washington, d'après le rapport annuel de sa diplomatie (2024) qui consacre un long chapitre à l'Algérie, le maintien de cette classification «semble plus motivé par des considérations politiques que par des préoccupations strictement liées à la lutte contre le terrorisme.» En effet, aucun acte imputé au MAK ne répond à la définition internationale de terrorisme, telle qu'adoptée par les Etats-Unis. La lutte contre le MAK s'inscrit dans une stratégie plus large de l'Etat algérien destinée à réprimer les mouvements politiques opposés au régime en place. Des observateurs, notamment des organisations internationales de défense des droits humains, dénoncent un usage abusif des lois antiterroristes pour limiter les libertés d'expression et de rassemblement. En 2023 et en 2024, ces critiques se sont accrues, Alger ayant adopté de nouvelles dispositions légales encore plus restrictives dans le cadre de sa lutte déclarée contre le terrorisme. Le MAK, dirigé par Ferhat Mehenni, continue de revendiquer pacifiquement l'autonomie, voire l'indépendance, de la Kabylie, une région historiquement rebelle marquée par une identité culturelle et linguistique spécifique. Cependant, Alger l'accuse régulièrement de fomenter des troubles et de recevoir un soutien extérieur, allégations que le mouvement rejette en bloc. L'utilisation des lois antiterroristes pour cibler des groupes comme le MAK soulève des questions sur la frontière entre lutte antiterroriste et répression politique en Algérie, avait souligné l'Union européenne. Les tensions croissantes entre les autorités et les mouvements d'opposition laissent planer le doute sur les véritables objectifs de ces mesures, d'après des députés à Bruxelles.