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Xavier Driencourt : «Il n'y a pas trente-six voies pour se réconcilier avec le Maroc, qui se rapproche de plus en plus d'une solution définitive à ce différend autour du Sahara»
Ambassadeur de France à Alger de 2008 à 2012 et de 2017 à 2020, Xavier Driencourt a estimé que le président français Emmanuel Macron «a décidé de faire un pas en avant extrêmement important sur la question de la marocanité du Sahara» après avoir reconnu le plan d'autonomie marocain comme «seule base de règlement» de ce dossier. Dans un entretien à l'hebdomadaire Le Point publié dimanche 4 août, le diplomate, qui considère que Paris avait été trop «naïf» dans ses relations avec les dirigeants algériens, lesquels «ne comprennent que le rapport de force», rappelle que la France «avait admis le caractère existentiel pour le Maroc du dossier saharien. Certains investissements français ont été, dès lors, autorisés au Sahara. Ce qui signifie qu'il y avait déjà une évolution.» Selon lui, «des termes extrêmement précis et très forts qui ont été utilisés dans la lettre du président français», faisant état de cécité algérienne à l'égard des initiatives du président Macron, depuis 2017. «Je rappelle que ces dernières années, depuis 2017, le président Macron avait fait beaucoup de gestes du côté algérien, et d'ailleurs, le Maroc reprochait un peu ces gestes au président de la République. On a fait beaucoup de gestes du côté français et l'Algérie n'a jamais répondu de manière positive. Le président a considéré, tout compte fait, qu'il valait mieux percer l'abcès en quelque sorte et faire le geste attendu par Rabat», évalue l'ancien ambassadeur. Le Maroc renverse la cadence Pour M. Driencourt, «le nouvel agenda du Maroc pour la façade atlantique du continent risque bien de changer les rapports de force sur le continent. C'est possible que Paris puisse jouer un rôle dans cette optique. Mais, ce qui est déterminant pour moi, c'est que le président de la République veut se réconcilier avec Rabat, et qu'il n'y a pas trente-six voies pour se réconcilier avec le royaume chérifien.» «Le fait que la France fasse cette avancée diplomatique importante va avoir un effet d'entraînement sur d'autres pays européens. Je pense qu'il y a un certain nombre de pays européens qui vont se dire que puisque Paris – qui est un partenaire important, qui connaît bien les deux pays du Maghreb, et qui est l'ancienne puissance coloniale en Algérie – fait ce pas, c'est bon, ils peuvent également y aller. C'est ce que craint l'Algérie justement. C'est que d'autres pays européens après l'Espagne et la France, et que l'Union européenne en tant que telle, soutiennent la position marocaine et que l'Algérie se retrouve isolée», observe M. Driencourt. En conclusion, il met en avant «le fait» que le Maroc se rapproche de plus en plus d'une solution définitive à ce différend autour du Sahara.