L'autocrate tunisien Kaïs Saïed est le seul chef d'Etat à ne pas avoir présenté ses condoléances à la suite du décès de la princesse Lalla Latifa, mère du roi du Maroc Mohammad VI et veuve du défunt monarque Hassan II, et ce au mépris de toutes les règles de la cordialité diplomatique. «Le porte-parole du Palais royal annonce, avec une immense tristesse et une profonde affliction, le décès de SAR (son altesse royale) la Princesse Lalla Latifa, samedi», avait annoncé un communiqué officiel relayé par l'agence de presse (MAP), le 29 juin. Si le président algérien a présenté des condoléances solennelles, Kaïs Saïed, lui, est resté muet. Ce dernier mène une politique hostile à l'égard du Maroc. En mars, il a participé avec son homologue algérien Abdelmadjid Tebboune et le président du conseil présidentiel libyen Mohamed al-Menfi à «une première réunion consultative entre les dirigeants [des] trois pays». Ni le Maroc ni la Mauritanie n'ont été invités à cet événement qui a connu un échec cuisant et que la Libye a désavoué par la suite. Le principe «d'une rencontre maghrébine tripartite» a été imposé par l'Algérie en marge d'un sommet sur le gaz à Alger. La Tunisie, diplomatiquement vassalisée par son voisin algérien, a accueilli en 2022 le chef des séparatistes du Front Polisario avant un forum Japon-Afrique. Brahim Ghali a été reçu par Kaïs Saïed avant le Ticad (Tokyo International Conference on African Development) et il a pu assister à l'événement grâce à un avion affrété par la présidentielle algérienne et à la complicité du régime de Saïed. La Tunisie avait invité «unilatéralement» Brahim Ghali à ce sommet «contre l'avis du Japon et en violation du processus de préparation», une «attitude hostile et préjudiciable» qui a poussé le Maroc à appeler «immédiatement pour consultations» son ambassadeur à Tunis.