Contesté par les adhérents et le public, le président du Wydad de Casablanca, Abdelmajid Bernaki, a annoncé, jeudi 27 juin, sa démission de la présidence du club. À une semaine exactement d'une cruciale assemblée générale élective, le club rechute dans l'incertitude, au milieu de divergences profondes sur la gestion de la phase transitoire. Finalement, Bernaki, élu le 29 mars, n'a tenu que trois petits mois à la tête du Wydad. Appelé à la rescousse pour suppléer Saïd Naciri, incarcéré dans le cadre d'une complexe affaire judiciaire depuis le 22 décembre 2023, Bernaki ne s'est pas fait d'illusion dès les premiers jours. Il a vite compris que son passage serait de courte durée, d'autant que les mauvais résultats n'ont pas plaidé en sa faveur. Depuis plusieurs années, c'est la première fois que le Wydad, 4e de la Botola Pro-1 et éliminé de la Coupe du Trône, ne va pas participer à une compétition continentale. Pressé par des supporters très remontés et des personnalités frustrées de la situation affligeante du club, il a appelé, à la mi-juin, à une élection pour choisir un nouveau président. Supportant mal les campagnes sur les réseaux sociaux et les sorties médiatiques incendiaires de ses détracteurs, il a fini par claquer la porte, alors qu'il s'était promis de tenir la barre jusqu'à l'assemblée générale. Sa démission n'a pas surpris grand monde, mais son timing ne fait qu'assombrir l'image d'un prestigieux club tombé lourdement de son piédestal, après une décennie de gloire sur les scènes nationale et africaine. Les vieux démons rattrapent donc le Wydad de Casablanca, resté longtemps à l'abri de l'instabilité managériale et financière qui mine la plupart des clubs marocains. Dans la foulée du départ de Bernaki, les querelles sur l'interprétation des statuts et règlements vont s'étaler sur la place publique dans les prochains jours. Un classique pour les clubs de football, particulièrement dans une ville comme Casablanca. Une source proche du comité directeur a confié à Barlamanesport.com que les membres sont à couteaux tirés concernant les modalités juridiques de gestion de l'élection du 3 juillet. Un clan priorise la tenue d'une assemblée générale pour l'approbation des nouveaux adhérents et la constitution d'une commission chargée de la préparation de l'assemblée élective dans 15 jours. Un autre camp privilégie la désignation de Khalid Hassa, l'adjoint au président, pour un intérim et l'installation de l'homme d'affaires Hicham Aït Menna comme président-délégué de la section football pour entamer dès à présent la préparation de la prochaine saison, d'autant que celui-ci fait figure de grand favori pour remplacer Bernaki. Un ancien président du club, Taieb Fechtali, s'est lancé dans l'arène et s'est proposé de réunir avec le comité directeur, afin de parvenir à une formule consensuelle sur les aspects juridiques. Le but est de parer les éventuels recours contre le résultat de l'élection, qui risquent de contrarier les intérêts du Wydad. Cinq personnalités ont officiellement déposé leurs candidatures, à savoir Hicham Aït Menna, Karam Nassik, Anas Korami, Saad Allah Yassine et Atef Touz. Tout compte fait, Aït Menna semble avoir les faveurs des supporters, qui appréciaient déjà son amour pour le club, qu'il affichait fièrement même lorsqu'il était à la tête du Chabab de Mohammedia.