Alger a transmis une liste de biens à restituer par la France, lors d'une cinquième réunion de la commission d'historiens français et algériens, mise en place pour travailler sur la période de colonisation française. La partie algérienne a présenté, lors de travaux qui se sont tenus la semaine passée au Centre des archives nationales à Alger, «une liste ouverte de biens historiques et symboliques de l'Algérie du XIXe siècle, conservés dans différentes institutions françaises, proposés à la restitution à l'Algérie sous forme de gestes symboliques». Non seulement la France tire un bilan positif de son héritage colonial, mais elle refuse la revendication algérienne de repentance et les positions intransigeantes qui conditionnent des relations franco-algériennes constructives à des excuses françaises pour son passé ne passent pas à Paris. L'enjeu mémoriel est une des cartes utilisées par le régime algérien pour redorer son blason avant la présidentielle du 7 septembre. La partie algérienne de la commission mixte a «invité la partie française à transmettre ses préoccupations en matière de restitution de biens culturels, archivistiques et autres», selon le communiqué. «La mise en œuvre d'actions tangibles concrétisera la volonté active et forte de prendre en compte toutes les dimensions de l'histoire de la période coloniale», souligne le document. Les historiens français se sont engagés à «transmettre au président Emmanuel Macron la liste transmise par la partie algérienne, afin que les biens qui peuvent retrouver leur terre d'origine puissent l'être le plus rapidement possible», ajoute le communiqué. Le 7 mai, le président algérien, Abdelmadjid Tebboune avancé que «le dossier de la mémoire ne saurait faire l'objet de concessions ni de compromis, et restera au cœur de nos préoccupations jusqu'à son traitement objectif, audacieux et équitable envers la vérité historique». En décembre, le ministre algérien des Affaires étrangères, Ahmed Attaf, avait indiqué que le report de la visite d'Etat du président algérien en France dépendait du règlement de plusieurs dossiers, dont celui de la mémoire. M. Attaf avait notamment critiqué le refus des autorités françaises de restituer le burnous et l'épée de l'émir Abdelkader, héros de la résistance à la colonisation française.