L'Algérie célèbre, samedi, sa première «Journée nationale de la mémoire» pour honorer les victimes de la répression sanglante par la France des manifestations indépendantistes le 8 mai 1945. Alger maintient son exigence d'une repentance de la France pour les crimes commis durant les cent trente-deux ans de colonisation de l'Algérie, a déclaré le ministre de la communication algérien et porte-parole du gouvernement, à l'occasion de la célébration, samedi 8 mai, de la «Journée nationale de la mémoire». «L'Algérie reste attachée au règlement global du dossier mémoriel» qui repose sur «la reconnaissance officielle, définitive et globale, par la France, de ses crimes (...) la repentance et des indemnisations équitables», a déclaré M. Ammar Belhimer, dans un message diffusé par l'agence de presse officielle Algérie Presse Service (APS). L'Algérie célèbre samedi sa première «Journée nationale de la mémoire» pour honorer les victimes de la répression sanglante par la France de manifestations indépendantistes le 8 mai 1945. Cette commémoration a été décidée il y a un an par le président, Abdelmadjid Tebboune, «en reconnaissance des énormes sacrifices consentis par le peuple algérien lors des massacres du 8 mai 1945 et du déclenchement de la guerre de libération nationale, le 1er novembre 1954». Sous le slogan « Une mémoire qui refuse l'oubli », les festivités officielles doivent se dérouler samedi à Sétif, à 300 km à l'est d'Alger, épicentre de la répression. Le délicat dossier des essais nucléaires Le règlement du dossier mémoriel passe aussi par « la prise en charge des conséquences des explosions nucléaires, la remise des cartes d'enfouissement des déchets de ces explosions », a ajouté le ministre. Le dossier des essais nucléaires est l'un des principaux contentieux mémoriels entre Alger et Paris. La France a procédé à 17 essais nucléaires au Sahara algérien entre 1960 et 1966, sur les sites de Reggane puis d'In Ecker. Onze d'entre eux, tous souterrains, sont postérieurs aux accords d'Evian, le 18 mars 1962, qui actaient la fin de la guerre d'indépendance de l'Algérie, mais une clause permettait à la France d'utiliser jusqu'en 1967 les sites du Sahara. Si le contentieux reste important, des «acquis certes modestes» mais d'une «grande valeur morale» ont été obtenus par l'Algérie, a admis le ministre. Il a cité notamment la récupération des crânes, en juillet, de 24 combattants nationalistes tués au début du colonialisme et la reconnaissance, en mars, par le président français, Emmanuel Macron, de la responsabilité de l'armée française dans la mort du dirigeant nationaliste Ali Boumendjel en 1957. M. Macron a engagé ces derniers mois une série d'«actes symboliques», afin de tenter de «réconcilier les mémoires» entre les deux rives de la Méditerranée, à l'approche du 60e anniversaire de l'indépendance de l'Algérie (1962). Mais le rapport de l'historien Benjamin Stora, sur lequel Emmanuel Macron s'appuie pour sa politique mémorielle, ne préconise ni excuses ni repentance, et a été vivement critiqué en Algérie.