RAC1, la radio la plus écoutée de Catalogne (Radiocat XXI, groupe Godo), a dévoilé, mardi 2 avril dans le cadre d'une enquête fouillée, que la «police patriotique» (une prétendue structure informelle du Corps national de police espagnol (CNP), soupçonnée de mener des opérations illégales de surveillance, «aurait espionné des hauts fonctionnaires marocains, comme le consul à Barcelone et d'autres personnalités emblématiques au sein de la communauté marocaine en Catalogne.» Selon la même source, Jorge Fernández Díaz, membre du Parti populaire (PP), ancien gouverneur civil à Barcelone et ministre de l'intérieur (2011-2016) sous la présidence de Mariano Rajoy, «a autorisé des mesures de surveillance et mobilisé des fonds secrets afin de déterminer si le gouvernement marocain entretenait un accord secret avec le gouvernement catalan de l'époque» présidé par Joaquim Torra i Pla, dit Quim Torra, chef de la Généralité (2018-2020), sur décision de Carles Puigdemont, en exil. Les indépendantistes catalans, espionnés à l'aide du logiciel Pegasus, avaient porté plainte contre les services secrets espagnols pour des faits «d'intrusion non autorisée dans du matériel informatique», «interception illégale de communications» et «espionnage informatique». Si l'enquête menée démontre qu'une soixantaine de téléphones aurait été piratée entre 2017 et 2020 au moyen du logiciel Pegasus, le gouvernement espagnol a admis que dix-huit indépendantistes avaient été mis sur écoute avec l'aval de la justice. En marge de ce scandale, Paz Esteban, première femme à avoir été nommée à la tête du Centre national du renseignement (CNI), a été évincée.