Xavier Driencourt est ancien ambassadeur de France à Alger, poste qu'il a occupé à deux reprises (2008-2012 et 2017-2020). Il a publié un livre à succès L'Enigme algérienne. Chronique d'une ambassade à Alger (Ed. de l'Observatoire, 250 pages, 270 MAD), très commenté au Maroc. Ambassadeur de France à Alger de 2008 à 2012 et de 2017 à 2020, Xavier Driencourt est le diplomate français qui aura passé le plus honoré son poste en Algérie. Celui qui a déploré que «la France peine à suivre une ligne directrice dans sa relation avec l'Algérie» livre sa recette pour réfréner le chantage permanent du régime algérien : «fermer le robinet des visas» et «instaurer un rapport de force» avec l'Algérie, réexaminer les accords de 1968 pour contrôler l'immigration massive des Algériens. Hautement courtisé, à trois mois des élections européennes, il confie, dans des propos rapportés par nos confrères du Parisien, qu'il «n'a pas les qualités pour faire de la politique active et faire une campagne électorale», s'estimant «plus libre de [ses] propos en restant en dehors du débat politique». Les politiques français savent la valeur de l'homme : «Xavier Driencourt a l'expérience au service de l'Etat, une connaissance très précise de la situation algérienne», ou encore «Il est très modéré sur la forme et très affûté sur le fond», a-t-on souligné. Récemment, il a fermement condamné l'accord franco-algérien qui encadre les circulations, l'emploi et le séjour des ressortissants algériens en France. Pour lui, le texte, dépassé dans le contexte actuel, «favorise les Algériens par rapport aux autres nationalités.» «Remettre à plat tout le dossier, dénoncer ou à tout le moins menacer de dénoncer l'accord de 1968 serait effectivement un moyen de pression pour amener les 20 consulats algériens à être plus dynamiques et coopératifs dans la question des laissez-passer consulaires (LPC)», a-t-il détaillé. «L'Algérie est un pays opaque, énigmatique, très fermé pour nous alors que, pour eux, la France est un livre ouvert», a-t-il regretté dans un entretien donné début 2024. «Ces derniers temps, le Quai d'Orsay ne réagit pas à toutes ces atteintes, à ces piqûres d'épingle de la part de l'Algérie», a-t-il avoué.