Le ministre de l'intérieur Mohamed Hassad a affirmé que le scrutin législatif du 7 octobre prochain « sera libre et honnête » . « Expliquez-moi comment on pourrait tricher! Les listes électorales sont systématiquement vérifiées bureau de vote par bureau de vote et transmises aux partis politiques, les urnes sont transparentes, le dépouillement est public, chaque parti a une copie du PV de chaque bureau, le scrutin se fait à bulletin unique, etc. Impossible de truquer, tout le circuit est bétonné », a affirmé Hassad dans un entretien accordé à Jeune Afrique. Selon lui, l'Administration est neutre. Il en veut pour preuve que « depuis 2002, le Maroc est entré dans un processus de normalité démocratique. Sa Majesté ne cesse de le dire, tous les partis sont égaux, aucun n'est favorisé ou défavorisé. L'argent ne fait-il pas la différence? Le candidat qui voudrait acheter des électeurs en leur distribuant de l'argent serait stupide. Quelle preuve aurait-il qu'Untel ou Untel a bien voté pour lui ? Aucune », a fait remarquer le ministre dans cet entretien publié dans la dernière livraison de cet hebdomadaire. Et Mohamed Hassad de démentir que vu de l'extérieur, le climat de la campagne peut paraître tendu, voire malsain. Interrogé sur l'accusation de parti pris par le PJD suite à l'invalidation de son candidat à Marrakech, le salafiste Hammad Kabbaj, Hassad a répondu: « Ce monsieur a, chacun le sait, commis des déclarations violentes à l'encontre de la communauté juive marocaine. C'est inacceptable et contraire à notre Constitution. Libre à lui d'exercer un recours ». pour ce qui est de l'affaire des « amants du MUR », impliquant deux dirigeants islamistes pris en flagrant délit de relations sexuelles hors mariage, le ministre s'est contenté d' » No comment » avant de spouligner que cette histoire est devant la justice, et « le ministère de l'Intérieur n'est en rien intervenu, je vous le garantis ». Quid de la manifestation contre Benkirane et l'« islamisation de la société » le 18 septembre à Casablanca. Là aussi Mohamed Hassad nie y être pour quelque chose. « Nous en avons pris connaissance en lisant les appels à manifester diffusés sur Facebook. Nous avons ensuite décidé de sécuriser ce rassemblement plutôt que de l'interdire. Concernant les propos du PJD et ses alliés qui ne cessent de mettre en cause l'« Etat profond », le tahakoum, le ministre a répondu non sans ironie: » Le tahakoum, c'est un peu Aïcha Kandicha, cette sorcière imaginaire des contes pour enfants dont on les menace pour qu'ils soient sages. Cela renvoie à des prétendues forces occultes que personne n'est capable de définir concrètement. « Selon lui, il est possible que ceux qui utilisent ce terme visent en réalité à la fois le Palais et le ministère de l'Intérieur. « Mais encore une fois, de quoi s'agit-il concrètement ? C'est quoi les interventions du tahakoum ? Où se manifeste-t-il ? Quand? Qu'on me donne des exemples ! S'il existe dans ce ministère des cuisines secrètes où l'on concocte à l'avance le résultat des élections, montrez-les-moi! Je vous l'ai dit, il n'existe aucune recette pour cela, et je n'ai aucun intérêt à en inventer une. De toute façon, elle échouerait. Le scrutin sera libre et honnête. Je peux le jurer », a martelé le ministre. Au sujet des candidats salafistes notamment au sein du Parti de l'Istiqlal, le ministre a conclu: » Tous les salafistes ne sont pas des jihadistes. Tant que la loi qui proscrit l'appel à la violence, le sectarisme et le rejet de l'autre est respectée, il n'y a pas d'obstacle ».