Les militaires qui ont pris le pouvoir au Niger affirment que la France cherche à déstabiliser le pays. Paris, cible des récriminations des nouvelles autorités au Niger, a nié mercredi les accusations selon lesquelles la France a violé l'espace aérien du pays et «libéré des terroristes». «Le mouvement aérien réalisé ce jour au Niger a fait l'objet d'un accord préalable et d'une coordination technique avec les forces nigériennes, autorisation confirmée par écrit», selon un communiqué conjoint du ministère des Affaires étrangères et du ministère des armées. Et précise qu'«aucune attaque contre un camp nigérien n'a eu lieu» et «aucun terroriste n'a été libéré par les forces françaises qui luttent contre ce fléau depuis de nombreuses années au Sahel au péril de la vie de leurs soldats». Les militaires du Niger avaient accusé ce mercredi 8 août les «forces françaises» d'avoir violé la fermeture de l'espace aérien nigérien, en vigueur depuis dimanche. Les «forces françaises ont fait décoller» mercredi de N'Djamena, au Tchad, «un avion militaire» à «6h01 locales», indiquait un communiqué du Conseil national pour la sauvegarde de la patrie (CNSP), ajoutant: «Cet aéronef a volontairement coupé tout contact avec le contrôle aérien à l'entrée de notre espace de 6h39 à 11h15 locales». Ils ont aussi accusé la France d'avoir «d'une façon unilatérale libéré des terroristes prisonniers», le mot «terroriste» désignant des djihadistes armés. Après leur libération, ces djihadistes ont participé à «une réunion de planification» d'une attaque «de positions militaires dans la zone des trois frontières» entre Niger, Burkina Faso et Mali, dans l'Ouest nigérien, selon un communiqué du CNSP. Sans faire de lien direct avec cette «libération» de djihadistes prisonniers, il est annoncé dans le même communiqué que, mercredi matin, «la position de la garde nationale de Boukou», dans la zone des trois frontières, «a fait l'objet d'une attaque dont le bilan n'est pas encore établi». «Nous assistons à un véritable plan de déstabilisation de notre pays», affirme le CNSP, dont le but est de le «discréditer» et de «créer» une rupture avec le peuple qui le soutient, de créer un sentiment d'insécurité généralisée. En conséquence, il est demandé aux Forces de défense et de sécurité (FDS) de «relever leur niveau d'alerte sur l'ensemble du territoire» et «au peuple de rester mobilisé et vigilant». Depuis l'arrivée des militaires au pouvoir, la France a suspendu les accords de coopération militaire avec Niamey. Les militaires au pouvoir à Niamey ont, eux, dénoncé la semaine dernière ces accords, ce que Paris a rejeté, au motif que ceux-ci avaient été signés par les autorités nigériennes légitimes.