Des élèves en France disent avoir été convoquées par la direction de leurs établissements et menacées d'exclusion. En cause, leur robe longue, une abaya, qu'elles portent au lycée. Le CFCM a dénoncé, dimanche 11 juin, un faux débat alimenté médiatiquement. «Sans vouloir minimiser certaines atteintes à la laïcité, nous craignons que l'écho médiatique qui leur est réservé soit disproportionné eu égard aux autres sujets plus graves comme notamment le harcèlement scolaire qui ne cesse de provoquer détresses et suicides. Au-delà d'un sentiment d'être face à un énième débat sur l'islam et les musulmans avec son lot de stigmatisations, nous sommes dans le droit de nous interroger sur l'autorité qui, dans notre République laïque, a décrété que l'Abaya est un signe religieux musulman. Or, pour nous, ce vêtement n'en est pas un», a écrit l'institution dans un communiqué. «Au sein du CFCM, nous tenons à réaffirmer que dans la tradition musulmane, que nous défendons, un vêtement quel qu'il soit n'est pas un signe religieux en soi. Il suffit de parcourir les pays à majorité musulmane pour se rendre compte que les citoyens de ces pays, de toutes confessions, ne sont pas distinguables par les vêtements qu'ils portent. Les musulmans de France n'ont cessé de rappeler que l'école est un lieu de savoir et de connaissance et non un lieu de prosélytisme de quelque nature que ce soit. Leurs enfants se sont conformés scrupuleusement, sauf cas très rares, à la loi de mars 2004 qui règlemente le port des signes religieux», a-t-on affirmé. «À ces cas rares, nous rappelons que leur religiosité n'est pas un produit d'exposition ou un objet de publicité, ni un étendard ou un slogan de manifestations. Elle est un état d'esprit qui devrait les amener à une forme de sérénité et de paix intérieure loin de toute forme d'ostentation. Nous les appelons à ne pas donner une raison de plus pour stigmatiser l'islam et les musulmans. Le Saint Coran, qui incite les fidèles à la modestie et l'absence de vanité, ne préconise pas le port d'un vêtement particulier. Chaque société a su trouver dans sa création vestimentaire ce qui peut répondre à cette attente. Ainsi en matière vestimentaire, les musulmanes et les musulmans de France, respectant cet objectif de modestie, ne sont dans leur immense majorité guère différents de leurs concitoyens de toutes confessions ou convictions», a-t-on conclu.