L'ouvrage « Algérie, l'instabilité politique éternise la rupture avec le Maroc », du journaliste et auteur Taieb Dekkar, a été présenté, mercredi à Rabat, lors d'une conférence à l'Institut supérieur de l'information et de la communication (ISIC).Ce livre, présenté par le directeur de l'ISIC, Abdellatif Bensfia et par le journaliste Abdessamad Bencherif, est une compilation d'articles et de chroniques publiés sur des sites d'information électroniques marocains depuis le déclenchement du Hirak en Algérie, en février 2019, et dans certains cas bien avant, jusqu'au mois d'avril 2022. L'auteur y revient sur les objectifs du Hirak, ses retombées politiques en Algérie où le pouvoir, contrôlé par l'armée depuis 1962, se régénère et résiste au changement réclamé par le peuple, qui a payé un long tribut, d'abord pour l'indépendance, ensuite pour la démocratie, la liberté et la justice. S'exprimant à cette occasion, M. Dekkar a indiqué que son livre traite « de la situation en Algérie depuis le début du Hirak jusqu'à sa fin, ainsi que de l'évolution de la relation entre le Maroc et l'Algérie dans le contexte de l'instabilité politique présente dans ce pays, depuis au moins trois décennies », ajoutant que cette instabilité entrave et compromet une normalisation pérenne et éternelle avec le Royaume. La rupture des relations et l'antagonisation du Maroc, ainsi que l'instabilité permanente en Algérie, a-t-il souligné, « portent un grave préjudice au peuple algérien, mais également pour le voisinage, la fraternité arabe, musulmane et maghrébine ». Cette « rupture avec le Maroc devrait ainsi s'éterniser. L'armée algérienne a montré à ceux qui avaient encore des doutes qu'elle détient encore la réalité du pouvoir et que les présidents, quels qu'ils soient, servent simplement de façade extérieure au régime », a-t-il fait savoir. Et d'ajouter que « la démocratisation de l'Algérie constitue aujourd'hui le véritable pari et ce, à travers le retour de l'armée aux casernes et la mise en place d'une véritable démocratie qui puisse permettre à l'ensemble du peuple algérien de s'exprimer librement sur les questions nationales et internationales ». Journaliste marocain, Taieb Dekkar a été correspondant de l'Agence marocaine de presse (MAP) à Oujda, Paris, Alger, Bonn et Berlin, puis directeur de l'Information à Rabat. Titulaire d'une licence en droit (Rabat) et d'un DEA en Sciences de l'information et de la communication (Paris), il était en poste à Alger au cours de la période des grandes mutations politiques, mais aussi lors du déchaînement de la violence.