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Maroc-Algérie : Tant que l'armée détient la totalité du pouvoir, rien ne va changer
Publié dans La Vie éco le 07 - 10 - 2022

Au moment où le Royaume maintient sa position de main tendue, l'Algérie, elle, préfère l'escalade. Les récents développements, au-delà de nos frontières de l'Est, n'augurent rien de bon. Témoignage.
Les relations entre le Maroc et l'Algérie n'ont jamais atteint le pic de dégradation que l'on connaît aujourd'hui, si, pour des raisons idéologiques liées à la guerre froide, l'on excepte l'ère Boumediene. Et, curieusement, cela arrive dans le contexte de «La Nouvelle Algérie», proclamée par le nouveau pouvoir, qui a suppléé Abdelaziz Bouteflika, depuis 2019. C'est le témoignage, confirmé d'ailleurs par la réalité des choses, d'un Marocain qui a séjourné dans le pays voisin durant des périodes clés. Taieb Dekkar, ex-journaliste au bureau de la MAP à Alger, qui a vécu dans ce pays pendant dix ans, a retranscrit, dans un ouvrage qui vient de paraître, les récents événements dans ce pays et surtout la dégradation accélérée des relations entre les deux voisins maghrébins. Son ouvrage, «Algérie. L'instabilité politique éternise la rupture avec le Maroc» (éd. Fikr, 2022) est une compilation d'articles de presse publiés depuis le déclenchement du Hirak en Algérie, en février 2019 jusqu'au mois d'avril 2022. Comme le spécifie l'auteur, ces articles s'attardent sur les objectifs du Hirak, ses retombées politiques en Algérie, où le pouvoir, «contrôlé par l'armée depuis 1962, se régénère et résiste au changement réclamé par le peuple, qui a payé un lourd tribut, d'abord pour l'indépendance, ensuite pour la démocratie, la liberté et la justice». Ces articles se rapportent également, et c'est sans doute le plus important, vu la tension exacerbée qui les caractérise, à l'évolution des rapports entre le Maroc et l'Algérie. Laquelle évolution est d'ailleurs reflétée dans les médias, et de plus en plus dans l'attitude des Algériens vis-à-vis de tout ce qui est marocain.
Le discours tenu par les médias algériens en général renseigne, en effet, sur cette escalade. D'après l'auteur, des organes de presse proches de l'armée (ils le sont presque tous ou du moins sous sa solde aujourd'hui) n'ont jamais été aussi virulents et peu diplomatiques, voire injurieux et diffamatoires envers le Royaume que durant ces dernières années. C'est-à-dire depuis que le général Saïd Chengriha, ancien commandant de la 3e région militaire, soit la frontière sud-ouest avec le Maroc, est devenu chef d'Etat-major et donc le véritable détenteur du pouvoir dans ce pays.
Doctrine de l'ennemi extérieur
Pour reprendre l'auteur, il a fallu attendre l'arrivée du nouveau chef de l'armée pour que ce virage belliqueux soit opéré dans le discours de la presse. Il faut bien avouer, en convient l'auteur, que la seule expérience de la normalisation avec l'Algérie, en 1988, n'a pas été concluante et positive. Il faut attendre que l'Algérie se mette sur les rails de la démocratie pour espérer une véritable normalisation. Et ce n'est manifestement pas pour demain. L'arrivée de Chengriha, couplée avec l'élection, discutable, pour ne pas dire fortement contestée par une partie du peuple algérien, de Abdelmajid Tebboune à la présidence de la république n'augure rien de bienveillant de ce côté des frontières. Tout comme le général, le président est réputé pour être un homme «habité» par une haine sempiternelle contre le Royaume. Ce duo, relève l'auteur, a conduit l'Algérie à la rupture totale avec le Royaume. Peut-être même vers un conflit armé. L'auteur en vient à la conclusion que tant que le pouvoir reste entre les mains des militaires, les relations avec le Maroc resteront en l'état. Peut-être, et c'est un espoir, un peu moins belliqueuses, mais toujours en rupture. C'est que les relations entre les deux pays dépendent intrinsèquement de la situation interne chez nos voisins. La fameuse doctrine de l'ennemi extérieur pour faire face aux troubles intérieurs, mais aussi pour justifier le recours excessif à l'armement. Ce fut le cas au lendemain de son indépendance pour mater la rébellion kabyle et mettre fin à ses revendications : l'Algérie est entrée en guerre avec le Maroc, la guerre des sables de 1963. Aujourd'hui, alors que le pays vit une situation des plus difficile, ses dirigeants pointent à nouveau le voisin du doigt. Extraits.

Retour à la case départ
«L'Algérie devait logiquement opérer la transition vers la démocratie en 1988, au lendemain des émeutes sanglantes d'octobre, qui avaient fait 300 morts, selon les organisations des droits de l'Homme algériennes et étrangères. Ces émeutes avaient éclaté à cause des pénuries incessantes et prolongées des produits alimentaires dans un pays pétrolier et gazier ainsi que la détérioration globale des conditions de vie.
Ces émeutes s'étaient propagées dans plusieurs grandes villes du pays, avaient acculé le pouvoir à opérer des réformes, notamment l'amendement de la Constitution, la proclamation du multipartisme dans un pays jusque-là régenté par un parti unique. (...)
Après trois décennies, l'Algérie se retrouve étrangement dans une situation identique de grave crise politique, économique et sociale, poussant le gouvernement à faire recours à la planche à billets pour financer le déficit, sachant que les recettes des hydrocarbures se sont élevées à 800 milliards de dollars au cours des deux dernières décennies».
Sortie honorable
«L'Algérie s'est embourbée dans l'affaire du Sahara, et les stratèges algériens, forts qu'ils étaient lors de la guerre froide, n'avaient jamais préconisé d'alternative, même au titre des hypothèses probables, en cas d'impasse comme c'est le cas aujourd'hui. Les dirigeants algériens se retrouvent ainsi bloqués, par manque de perspective, en tablant à fond sur l'autodétermination du peuple sahraoui et l'indépendance. (...). La position d'Alger est restée figée, alors que le Royaume du Maroc a offert plusieurs opportunités pour sortir de l'imbroglio dans lequel elle s'est enfermée, notamment l'option d'autonomie, proposée en 2007 aux Nations Unies, et qui aurait fourni une porte de sortie honorable à Alger».
Anti-Marocains
«Abdelmajid Tebboune ne déroge pas à une règle très connue au Maroc: les dirigeants algériens, originaires de l'Ouest, redoutant qu'on les taxe de pro-Marocains, manifestent une hostilité outrancière à l'égard du Royaume, pour apporter la preuve de leur patriotisme, bien que nous soyons en mesure de produire des preuves de leurs liens familiaux avec le Royaume. Outrancier! Il l'est sûrement, (…). Les relations étant rompues, il n'arrête pourtant pas d'invoquer et d'évoquer le Maroc, de manière continue, et bien que notre pays ignore royalement ses discours, ingérences et provocations».
Actes d'agression
«Décembre 2019. Alger a envoyé plusieurs signaux en direction du Maroc, selon lesquels le voisin de l'Est n'est pas prêt à changer sa politique extérieure à l'égard du Royaume, et que le statu quo, hérité de l'ère Bouteflika, risque de perdurer pour longtemps encore, sauf miracle.
En quelques jours seulement, alors que le Royaume, (...), espérait à l'occasion de l'élection présidentielle en Algérie, l'amorce d'une nouvelle ère de bon voisinage avec l'Algérie, cette dernière a multiplié les actes d'agression contre le Royaume, (…)».


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