À ne regarder sur les vidéos et les images de la conférence des ministres arabes des affaires étrangers, réunis à Alger, samedi et dimanche, que le visage crispé, énervé, stressé et tendu de Ramtane Laamamra, pour comprendre la gêne, l'embarras, l'ennui, l'incommodité et la confusion, dans lesquelles plongeaient l'Algérie et la junte, à cause de la participation de Nasser Bourita, aux travaux préparatifs du sommet arabe, qui doit virtuellement s'ouvrir mardi dans la capitale algérienne. La crispation de Laamamra, dont le pays accueillait le sommet arabe, ce qui devait l'acculer au sourire, ne l'a pas quitté, y compris lorsqu'il invita ses hôtes au théâtre, pour une pièce théâtrale sur la lutte de libération. L'Algérie, qui abrite accidentellement le sommet arabe, malgré l'absence quasi-totale des principaux dirigeants arabes, notamment ceux des monarchies du Golfe, et probablement de l'Egypte, n'a pas enterré la hache de guerre anti-marocaine, ne serait-ce que le temps du sommet (cinq jours au total), pour montrer à ses hôtes qu'elle avait effectivement la tentation de pays rassembleur, comme elle le prétend. Le ministre Nasser Bourita n'a pas eu droit à l'accueil, à son arrivée à Alger, par son homologue algérien, comme cela a été le cas pour ses collègues arabes. Pire, Laamamra a refusé de donner la parole à Nasser Bourita, qui la demandait, se croyant dans un congrès du FLN ou dans une tribune acquise à l'Algérie. C'est indigne d'un diplomate « chevronné ». C'est indigne d'un pays soi disant révolutionnaire. C'est indigne des pratiques, des traditions, des protocoles régissant des conférences internationales. L'Algérie, qui venait de recevoir une bonne raclée du Conseil de sécurité de l'ONU, vendredi dernier, fait preuve d'un orgueil démesuré, d'une folie de grandeur, d'une mégalomanie délirante, au point de vouloir démentir des faits, des constats établis et certifiés par des délégations arabes présentes sur place. L'expulsion des correspondants de la première chaine de télévision marocaine, rentrés hier soir à Rabat, vient corroborer la liste des impairs de la junte algérienne, qui fait tout pour dissuader SM le Roi que Dieu l'assiste, à faire le déplacement à Alger. Car, la participation éventuelle de SM le Roi en définitive, devrait rehausser le niveau du sommet et lui donner du crédit et du prestige. Mais la présence du Souverain, d'un autre côté, devrait faire de l'ombre, en même temps, au pays hôte, aux représentants de la junte. Journaliste et écrivain*