Troncage de la carte du Maroc, manquement aux usages diplomatiques... Les autorités algériennes ont multiplié les impairs et les grossièretés contre le Royaume. Des agissements condamnés fermement par la diplomatie marocaine. Détails. Samedi, tous les journalistes et les observateurs politiques avaient les yeux fixés sur Alger où le ministre des Affaires étrangères, Nasser Bourita, est arrivé pour participer à la réunion ministérielle préparatoire du Sommet de la Ligue des Etats arabes. Evidemment, la diplomatie algérienne a réservé un accueil froid au ministre marocain, contrairement à ce qui était le cas pour d'autres ministres qui ont été chaleureusement accueillis par leur homologue algérien, Ramtane Lamamra. Mais il était clair que l'arrivée de Bourita, en tête d'une délégation importante, ne plaisait pas aux dirigeants algériens qui ont vu avec amertume un avion marocain pénétrer leur espace aérien malgré l'interdiction décrétée le 24 août 2021. Reprise des enfantillages ! En gros, la réunion a été tout sauf un succès. À peine a-t-on commencé la préparation du Sommet de la Ligue des Etats arabes que l'Algérie n'a pas résisté à la tentation de renouer avec les manigances et les intrigues. Lors de la réunion ministérielle préparatoire du Sommet arabe, la diplomatie algérienne a multiplié les inconduites et les grossièretés en manquant aux usages diplomatiques à l'égard de la délégation marocaine. Les autorités algériennes sont allées même plus loin en tâchant, à l'aide de quelques supports médiatiques comme AL24 news, de mutiler la carte du Royaume. La chaîne algérienne, qui est autoproclamée partenaire officiel du Sommet, n'a pas hésité à amputer le Sahara du territoire du Royaume, contrairement à la carte officielle adoptée par la Ligue arabe. Tromperie qui a poussé le Maroc à protester fermement contre cette atteinte à son intégrité territoriale. Durant la réunion, Nasser Bourita n'a pas manqué de protester fermement, mais avec le flegme qui le caractérise, contre ces agissements, lors de la réunion et devant ses homologues en prenant tout le monde à témoin. Pour sa part, le Secrétariat Général de la Ligue arabe a essayé de calmer l'ambiance et éviter qu'elle déteigne sur le Sommet, en publiant un communiqué dans lequel il a nié toute relation de partenariat avec les prétendus supports médiatiques concernant la couverture des travaux du 31ème Sommet. Le Secrétariat a pris soin de rappeler certains fondamentaux, en précisant que l'Organisation panarabe n'illustre pas les frontières physiques des Etats-membres dans la carte collective du monde arabe. Suite à cette mise au point ferme et vigoureuse, la chaîne algérienne a aussitôt présenté ses excuses alléguant «une bavure technique » pour justifier un acte qui semble bien «prémédité». Le flegme de la diplomatie marocaine La délégation marocaine a réagi de façon sereine, contrairement aux rumeurs qui ont dit que Nasser Bourita aurait quitté la salle de la réunion. Une source diplomatique de haut niveau n'a pas tardé à réagir via la MAP pour mettre fin à des spéculations véhiculées par des médias algériens. «L'information selon laquelle le ministre des Affaires étrangères aurait quitté le lieu où se tenait la réunion préparatoire du Sommet arabe, suite à un différend avec le chef de la diplomatie algérienne, est dénuée de tout fondement», a-t-elle fait savoir, ajoutant que «la délégation marocaine est restée dans la salle et a protesté contre le non-respect par une chaîne algérienne de la carte du Royaume, telle qu'elle est reconnue, ce qui a contraint la Ligue arabe à publier une mise au point et la présidence de la séance à présenter des excuses». Selon le haut diplomate, «il n'est ni dans les us ni dans les coutumes de l'action de la diplomatie marocaine, conformément aux Hautes Instructions de SM le Roi Mohammed VI, de quitter la salle de réunions, mais de défendre au sein de ces réunions les droits légitimes du Maroc et ses intérêts vitaux». Sommet arabe : prémices d'un échec Compte tenu de ce qui s'est passé et des enfantillages dont ont fait preuve les autorités algériennes en ne respectant pas les usages diplomatiques dignes d'une réunion aussi importante, le prochain Sommet, dit «de l'unité arabe », a toutes les allures d'aller droit dans l'échec. Nasser Bourita, pour sa part, a regretté les frasques de la diplomatie algérienne, tout en mettant en garde contre l'échec prévisible du Sommet, si ce genre de provocations persiste. Quoi qu'il en soit, le Sommet risque de prendre la tournure d'une réunion ministérielle suite aux désistements annoncés de plusieurs chefs d'Etat, dont ceux des pays du Golfe. Ce scénario tournerait au cauchemar pour l'Algérie qui pariait sur ce Sommet pour redorer son image de « médiateur » et d'acteur trait d'union dans le monde arabe, alors que ses agissements prouvent tout le contraire. Anass MACHLOUKH