Le président du Medef s'est emporté contre le comportement d'un petit nombre d'individus qui mettent en danger l'économie du pays. Le président du Medef Geoffroy Roux de Bézieux a estimé dimanche que les «150 personnes des raffineries» en grève de TotalEnergies, à l'appel de la CGT, «prennent les Français en otage» et «qu'il faut passer aux réquisitions», dimanche au micro de Radio J. Plus tôt dans la journée, le ministre des Comptes publics Gabriel Attal avait jugé «inacceptable» la poursuite du blocage des cinq sites (raffineries et dépôts) de TotalEnergies en dépit d'un accord majoritaire sur les salaires signé dans le groupe, les conséquences sur de nombreux secteurs d'activités restant importantes. «Ce n'est pas une grève normale, le droit de grève a des limites. Les infirmières ne peuvent pas aller visiter leurs patients, les salariés ne peuvent pas aller travailler, l'ensemble du pays est bloqué, les pompiers, les taxis…», a déploré Geoffroy Roux de Bézieux. Selon lui, «on est dans un cas hors norme, qui crée une telle perturbation que la réquisition est normale. Si on fait encore une semaine comme cela, avec ce type de pénurie d'essence, ça risque vraiment d'avoir un impact sur l'économie. Je pense que si ça ne bouge pas, il faut que la réquisition soit mise en place». Il a dénoncé «une situation inacceptable pour les Français, dangereuse pour l'économie» en raison d'un «monopole de marché: c'est un peu comme les aiguilleurs du ciel, on ne peut pas avoir de l'essence sans passer par les raffineries de TotalEnergies ou celles d'ExxonMobil, ils ont un pouvoir de blocage dont ils abusent». Face au droit de grève, «on a un autre droit qui est celui de circuler, voyager, produire. On n'en peut plus, les gens sont à cran et les entreprises commencent à avoir un problème car les gens ne peuvent plus aller travailler», a encore déclaré le président du Medef. Il a également estimé que le groupe TotalEnergies «a fait un geste très significatif, il y a un accord majoritaire», et mis en avant «la loi de la démocratie sociale». Un accord sur des augmentations salariales a été conclu dans la nuit de jeudi à vendredi avec deux syndicats majoritaires, la CFDT et la CFE-CGC. L'accord prévoit une «enveloppe» globale de hausse des salaires de 7%, dont 5% d'augmentation générale plus une part individuelle qui pourra différer selon les personnes. Il prévoit, en outre, une prime d'un mois de salaire, avec un plancher de 3.000 euros et un plafond de 6.000 euros. La CGT continue à réclamer 10% correspondant à «l'inflation plus le partage» des bénéfices engrangés par l'entreprise pétrolière, à savoir 5,7 milliards de dollars pour le seul deuxième trimestre (5,8 milliards d'euros).