Le Conseil de sécurité de l'ONU s'est réuni lundi après-midi 8 août pour discuter en urgence de la situation à Gaza, plusieurs membres soulevant leurs inquiétudes malgré la trêve entre le Jihad islamique et Israël après trois jours de conflit meurtrier. S'exprimant par vidéo à l'ouverture des discussions, l'émissaire de l'ONU pour le Proche-Orient Tor Wennesland a mis en garde contre une reprise des hostilités qui auraient des conséquences «dévastatrices»: «le cessez-le-feu est fragile», a-t-il insisté. «Nous sommes très préoccupés par les événements qui pourraient conduire à la reprise d'une confrontation militaire à part entière et à l'aggravation d'une situation humanitaire déjà terrible à Gaza», a déclaré de son côté l'ambassadeur russe Vassily Nebenzia. La trêve est entrée en vigueur à 23h30 locales dimanche et a été négociée par l'Egypte, intermédiaire historique entre Israël et les groupes armés palestiniens, mais les deux belligérants ont toutefois indiqué se réserver le droit de répondre en cas de violation par l'autre partie. L'armée israélienne a présenté son opération lancée vendredi comme une «attaque préventive» contre le Jihad islamique, au cours de laquelle ses principaux chefs militaires à Gaza, Tayssir Al-Jabari et Khaled Mansour, ont été tués. Entre le début de cette opération israélienne et dimanche soir, 46 Palestiniens dont 16 enfants sont morts et 360 ont été blessés, selon le ministère de la Santé à Gaza. Les autorités israéliennes ont affirmé que certains Palestiniens tués auraient péri à cause de tirs de roquettes ratés du Jihad islamique vers Israël, tombées dans l'enclave palestinienne. «L'évaluation des incidents par l'ONU est en cours», a noté Tor Wennesland, indiquant qu'«environ 20%» des 1100 roquettes tirées par les groupes armés palestiniens pourraient être tombées dans la bande de Gaza. «Etes-vous prêts à dire »trop c'est trop ? »» L'ambassadeur israélien à l'ONU Gilad Erdan a lui jugé «entière» la responsabilité du Jihad islamique qu'il a accusé d'utiliser les habitants de Gaza comme «bouclier humain». «Si le Conseil veut vraiment améliorer la situation à Gaza, il doit y avoir un seul résultat, condamner le Jihad islamique palestinien et rendre les terroristes entièrement responsables des meurtres de Palestiniens innocents», a-t-il déclaré aux membres du Conseil de sécurité. «Ce Conseil devrait être capable de s'unir et de désavouer sans réserve le terrorisme du Jihad islamique palestinien, et ses actions dangereuses qui mettent des vies de civils en danger de deux côtés», a répondu l'ambassadrice américaine Linda Thomas-Greenfield, soutenant «le droit d'Israël à défendre sa population». Selon plusieurs sources diplomatiques, aucune déclaration du Conseil de sécurité n'est toutefois prévue à l'issue des consultations à huis clos du Conseil de sécurité qui ont commencé après ce débat public. «Etes-vous prêts à dire »trop c'est trop ? »», a malgré tout lancé l'ambassadeur palestinien Riyad Mansour, dénonçant une «agression injustifiée» de la part d'Israël. «Combien d'enfants supplémentaires devons nous enterrer avant que quelqu'un dise »trop c'est trop » ?».