Le différend entre Madrid et Rabat ? La question est résolue aujourd'hui, de telle façon qu'il n'y a pas à y revenir. Toutefois, le réchauffement entre les deux capitales n'est pas au goût de tout le monde. Derrière les friponneries longuement machinées et minutieusement narrées des trolls, du dépit et de la rancune contre le Maroc. Rappel des faits : Après un an de brouille, l'Espagne renoue le fil diplomatique avec le Maroc : Pedro Sánchez, le chef du gouvernement espagnol, accompagné du ministre des affaires étrangères, José Manuel Albares, a été reçu en audience, le 7 avril, par le roi Mohammed VI. Madrid affiche, ouvertement, pour la première fois, son soutien au plan d'autonomie marocain pour le Sahara. L'Espagne «reconnaît l'importance de la question du Sahara pour le Maroc ainsi que les efforts sérieux et crédibles du Maroc dans le cadre des Nations unies pour trouver une solution mutuellement acceptable», relève la déclaration conjointe. Les trolls antimarocains (Ali Lmrabet et Ignacio Cembrero, pour ne citer que ces deux là), sous le choc, gesticulent, veulent pénétrer à la cour de la bonne information, par la petite porte, il est vrai, et les couloirs dérobés. En Algérie, le régime est déphasé. Abdelmadjid Tebboune, qualifie d'«inacceptable» le revirement de l'Espagne en faveur du plan marocain d'autonomie au Sahara. Madrid n'en a cure. «L'Espagne a pris une décision souveraine dans le cadre du droit international et il n'y a rien d'autre à ajouter», a déclaré José Manuel Albares sur la radio Onda Cero. Fin avril, l'Espagne a reconnu être cliente de NSO Group après que plus d'une soixantaine de téléphones d'indépendantistes catalans avaient été infectés par Pegasus entre 2017 et 2020. Quelques jours après, pour circonscrire la polémique, les autorités espagnoles affirment que le téléphone du chef du gouvernement espagnol ainsi que celui de la ministre de la défense, Margarita Robles, ont été infectés par le logiciel de surveillance. La justice espagnole poursuit ses enquêtes. Au même moment, ceux qui sont dépités de voir deux partenaires historiques se mettre «d'accord pour définir une feuille de route durable et ambitieuse» et «inaugurer une étape inédite dans les relations entre les deux pays», multiplient leurs vaines tentatives pour saboter un rapprochement qui s'annonce prometteur. Ce sont ceux, faisant du paradoxe et du mensonge un devoir et une habitude, qui s'acharnent sur le Maroc, soit en soutenant des thèses erronées sur des points secondaires, soit en promouvant des articles sentencieux, soit enfin en exaltant le sentiment antimarocain outre mesure avec des moyens pernicieux. Des papiers espagnols sur Pegasus où l'on donne la parole à des criminels ayant évolué longtemps autour de la mare fangeuse de la haine du pays, comme Hicham Mansouri, ne peuvent qu'être ridicules. Ali Lmrabet, lui, renoue encore avec ses obsessions. «La police politique marocaine, en l'occurence la Direction générale de la surveillance du territoire (DST)», est derrière Pegasus. Il n'est pas sans intérêt d'observer que Ali Lmrabet est de plus en plus isolé à cause de ses fréquentations douteuses (accointances avec des agitateurs antisémites et complotistes) mais également à la suite de sa tendance à lancer de furieuses diatribes fantaisistes contre le Maroc. Quant à Cembrero, il ne manque guère une occasion d'égratigner le Maroc depuis qu'il en a été chassé. Il fait le moraliste, et non le journaliste. Il ne vise qu'à rendre ce qu'il n'a pas vu ; il n'a d'intention polémique et d'esprit de propagande qu'à l'égard du Maroc. Il est un grand exemple d'un plumitif qui se fait de sa rancune un moyen d'existence régulier. «L'Espagne considère l'initiative marocaine d'autonomie, présentée en 2007, comme la base la plus sérieuse, réaliste et crédible pour la résolution au différend du Sahara» : une phrase prononcée à la face du monde en dépit des réserves des partis de la gauche espagnole, en dépit du coureaux du Polisario et d'Alger, fournisseur caractériel de gaz de l'Espagne. La réunion de haut niveau entre les deux gouvernements, qui doit se tenir avant la fin de l'année, traitera des «questions d'intérêt commun», parmi lesquelles la coopération en matière de migration et la délimitation des eaux territoriales. Des groupes de travail seront mis en place pour traiter ces dossiers hautement importants. Le reste n'est que gesticulations de trolls. Egalement prioritaires : les échanges et les investissements – l'Espagne est le premier partenaire commercial du Maroc – et la coopération énergétique après la fermeture par Alger du gazoduc Maghreb-Europe (GME). Deux points qui dérangent l'Algérie et les ennemis de tout rapprochement entre Rabat et Madrid. Une petite blague pour la route ? «On sait aujourd'hui que des centaines de téléphones d'officiels civils et militaires algériens ont été espionnés par le Maroc. C'était l'une des raisons qui ont conduit l'Algérie à rompre ses relations avec le Maroc», Et c'est signé Ali Lmrabet, lequel est peu de chose dans le monde. Il a acquis l'habitude de se méfier des autres et de lui, sauf des Algériens, probablement. Le penchant antimarocain est réduit au minimum nécessaire à la vérité.