Une conférence scientifique, organisée samedi dans le cadre des festivités du Moussem de Moulay Bouazza, a mis en relief l'importance du soufisme dans la promotion du capital immatériel marocain. Lors de cette conférence à laquelle ont pris part plusieurs penseurs et chercheurs universitaires émérites, l'importance du soufisme dans la promotion du capital immatériel et de la société de savoir a été mise en avant par les participants qui ont également mis en exergue les dimensions spirituelles et éthiques du soufisme dans le développement de la société. Les intervenants à cette conférence ont souligné le rôle central de l'institution de la Commanderie des croyants dans la stabilité du Royaume et dans la promotion des valeurs de l'Islam modéré et du juste milieu qui constituent un rempart contre toute tentation d'interprétation erronée des préceptes religieux. A cette occasion, les vertus de Abi Yaaza, qui n'avait pour connaissances intellectuelles que le minimum que tout musulman doit savoir, ont focalisé les débats avec un accent particulier sur le rôle de cet érudit qui a marqué de son empreinte un nouveau courant mystique et qui a été précurseur dans la défense de l'environnement. Abi Yaaza, surnommé « Cheikh Al Jabal », selon les écrits d'Abou Al Abbas Al Azafi Assabti, qui a relaté en détail sa vie, avait choisi pour demeure la montagne d'Iroujane qui culmine à 1.100 mètres d'altitudes pour adorer le Tout-Puissant et pour se consacrer à la méditation et à la contemplation de l'oeuvre divine. Ouvrant les travaux de cette conférence, le secrétaire général du Conseil supérieur des ouléma, Mohamed Yessef, a rappelé l'importance des valeurs dans la construction sociale ainsi que la richesse civilisationnelle du Royaume, qualifiant le patrimoine culturel marocain, d'héritage précieux qui a été sauvegardé par les différents Sultans le long de l'Histoire, les savants et les érudits de ce pays, au point qu'il a été dit que « si le pays d'Orient était la terre des prophètes, le Maroc est celle des saints ». Pour sa part, le président de la Commune de Moulay Bouazza, Ibrahim Maaroufi a fait savoir que ce rendez-vous religieux et intellectuel, constitue aujourd'hui la fierté de la paisible commune de Moulay Bouazza, rappelant que ce Moussem constitue véritablement un levier de développement local et un point de départ idéal pour la découverte de la nature enchanteresse et des montagnes du Moyen Atlas comme destination touristique au patrimoine immatériel riche et diversifié. Les festivités du Moussem spirituel d' »Abi Ya'za Yalannour », organisé chaque année dans la commune rurale et montagneuse de Moulay Bouazza (77 km de Khénifra), ont démarré, mardi dernier, sous le signe « les tribus de Bouhssoussen, un espace de rayonnement spirituel et culturel, et un pilier du patrimoine immatériel ». Cet événement, qui ponctue annuellement l'agenda culturel du petit patelin de Moulay Bouazza, revêt une grande importance pour les habitants de cette localité qui mise beaucoup sur cette manifestation pour donner un coup d'accélérateur, le temps d'une semaine, à la dynamique économique et touristique locale. Après presque trois années d'arrêt forcé en raison de la pandémie de la Covid-19, le Moussem « Abi Ya'za Yalannour » a renoué avec son lustre d'antan en ce mois de mars avec une programmation éclectique qui a fait la part belle au riche héritage historique et civilisationnel et aux grandes potentialités naturelles et écologiques de la région de Bouhssoussen. Organisée par l'association « Abi Ya'za Yalannour » pour la culture et le développement durable en partenariat avec les communes de Moulay Bouazza, Sebt Aït Rahou et Had Bouhssoussen, cette édition fait suite à une série de rencontres de préparation qu'ont tenues les promoteurs de cet événement pour discuter des propositions des uns et des autres en vue de réussir cette manifestation d'envergure. L'implication de trois conseils communaux dans l'organisation de cette édition a fait de ce Moussem de Moulay Bouazza un levier essentiel pour stimuler l'activité commerciale et touristique et promouvoir les produits du terroir et de l'artisanat qui font la fierté de ce petit village perché sur les hauteurs du Moyen Atlas. Une multitude d'activités artistiques, culturelles et sportives ont rythmé tout au long des derniers jours la vie paisible des habitants de Moulay Bouazza, notamment des soirées de l'art du Madih et du Samaâ, une exposition de produits du terroir et d'artisanat (miel, habits traditionnels, tapis,...), une cérémonie de circoncision collective, des spectacles folkloriques et de fantasia ainsi qu'un tournoi de football. "Abi Ya'za Yalannour", qui repose sur le mont "Iroujane" à 80 km de la ville de Khénifra, est un des plus grands maîtres soufis du Maroc. Il a vécu un siècle et trente ans à la fin du règne des Almoravides et au début de la période des Almohandes. Il fut appelé aussi "Annour (l'homme à la lumière). Plusieurs auteurs et historiens ont abordé sa biographie, notamment Ibn Zayatte, Saoumaai, Abdelouahab Benmansour, Ahmed Toufiq et Ibrahim Harakat. Le Moussem spirituel baptisé en son nom est un événement qui met en valeur le patrimoine spirituel, le legs civilisationnel et les atouts naturels et touristiques de la région pour promouvoir le développement local et le tourisme durable. Cette manifestation a grandement contribué au développement de l'action culturelle dans le village de Moulay Bouazza et à la valorisation du patrimoine spirituel soufi en tant qu'un des piliers culturels et historiques du Royaume du Maroc en vue de le mettre au service du développement local.