«La pratique du soufisme dans le contexte contemporain» a été au centre d'un colloque scientifique animé par des chercheurs dans le cadre de la Rencontre mondiale du soufisme, organisée par la Tariqa Qadiriya Boudchichiya à Madagh (province de Berkane). Le professeur universitaire et président de l'arrondissement des Habous de Tripoli (Liban), Houssam Sabat, a souligné que le monde fait face à de nombreux défis relatifs à la question de préservation de l'identité culturelle islamique dans un contexte de mondialisation de valeurs et concepts corrompues. La mondialisation, notamment dans son volet culturel, constitue une menace pour l'identité des peuples, a-t-il dit, soulignant que la bonne réponse à cette question consiste à réhabiliter le patrimoine spirituel islamique. De son côté, le Cheikh Zakaria Mohamed Marzouk, de l'Université Al Azhar (Egypte), a noté que «le discours contemporain du soufisme devrait se renouveler et adopter une vision moderne», signalant que la révision de certains concepts du discours soufi est à même de venir à bout de «la sécheresse spirituelle». Le directeur du centre Imam Al Jounaid pour les études et les recherches soufies relevant de la Rabita Mohammadia des oulémas, Ismail Radi, a noté que la religion a été vidée de son contenu spirituel et a été confinée à des domaines très limités ce qui a engendré des pratiques superflues de l'islam. L'écrivain et chercheur dans le domaine de la pensée islamique, Fatima Lahbabi, s'est penchée, elle, sur la question du soufisme et la dialectique des conflits civilisationnels, notant que le soufisme est actuellement une nécessité urgente vu les dysfonctionnements qui commencent à se développer dans la société, notamment la propagation des idées extrémistes. La Rencontre mondiale du soufisme (2-4 janvier) est organisée en partenariat avec le Centre euro-méditerranéen d'Etude de l'Islam Actuel (CEMEIA), à l'occasion de la commémoration de l'Aid Al Mawlid Annabaoui. Cette manifestation a pour objectif de mettre l'accent sur l'évolution du soufisme et d'étudier dans quelle mesure l'éducation soufie, en tant que tradition spirituelle de l'islam, peut contribuer à aider l'humanité à traverser ses crises. Au programme de cette rencontre figurent des rencontres sur «le soufisme et les défis de la mondialisation», «le soufisme et le printemps arabe, l'exception marocaine», «le soufisme, rempart contre l'extrémisme», «le soufisme et la diplomatie spirituelle», «le soufisme et la construction psychologique et sociale de l'être humain», «le soufisme et la société civile», «le soufisme et les questions de développement et de gouvernance» et « le soufisme et le capital immatériel».