Le royaume a été mis en cause à tort, en juillet 2021, dans l'affaire Pegasus, dénonçant des «allégations mensongères et infondées». Non, l'enquête ne s'arrête pas là, contrairement à ce qu'avance Le Monde. Si le tribunal de Paris, dans une décision longtemps ébruitée, a déclaré irrecevables les poursuites en diffamation intentées par le Maroc contre des ONG et médias français ayant diffamé Rabat, l'avocat du Maroc a exprimé son intention de faire appel et d'aller jusqu'au bout de la procédure, rappelle Le Journal du dimanche. La juridiction ne s'est jamais prononcé sur le fond des citations directes contre Le Monde, Radio France, France Médias Monde, Mediapart, L'Humanité, Forbidden Stories et Amnesty International. Les décisions s'appuient sur un article suranné de la loi de 1881 sur la liberté de la presse, qui «ne permet pas à un Etat, qui ne peut pas être assimilé à un particulier au sens de ce texte, d'engager une poursuite en diffamation», contesté même en France. Le site France-diplomatie a salué les réussites économiques du Maroc, «confrontées à des critiques continues sur les positions jugées liberticides du Royaume, précisément sur la liberté de la presse et le respect des droits humains.» Nasser Bourita, rappelle le site, a condamné «l'hostilité et le sabotage à grande échelle, dont faisaient preuve Amnesty International, Forbidden Stories ainsi que certains titres de la presse française, à l'encontre du Royaume du Maroc.» Il appelait déjà aux preuves tangibles : « toute personne ou organisme portant des accusations contre le Maroc devra en produire la preuve devant la justice ». «Ce 25 mars 2022, le tribunal correctionnel de Paris confirme alors ce manque de preuves, et ce, malgré ses déclarations d'irrecevabilité des citations directes par le Maroc contre Le Monde, Radio France, France Media Monde, Mediapart, L'Humanité, Forbidden Stories et Amnesty International. En effet, ce jugement conforte le Maroc dans l'idée que Pegasus est une simple supercherie médiatique», a-t-on noté. Me Olivier Baratelli avait indiqué que cette affaire doit pouvoir être «examinée sur le fond et la vérité être révélée !». Il affirme que «les services de l'Etat marocain n'ayant jamais acquis et utilisé le logiciel PEGASUS. Aucun élément de preuve contre l'Etat marocain n'a jamais été apporté dans ce dossier. Cette campagne de désinformation ne doit pas restée impunie.».