Le Maroc, cité dans les révélations controversées relatives au logiciel d'espionnage Pegasus, a entamé une riposte judiciaire en France contre des médias qui ont multiplié les attaques contre les institutions du pays, notamment via des procédures en diffamation. Le 22 juillet, le Maroc avait lancé une première procédure en diffamation contre Amnesty et Forbidden Stories, les deux organisations ayant ébruité une très polémique liste contenant des numéros de téléphones ciblés par les clients de Pegasus, logiciel développé par le groupe israélien NSO. Mercredi, l'avocat du royaume du Maroc, Me Olivier Baratelli, a annoncé avoir fait remettre quatre nouvelles citations directes en diffamation contre Le Monde et Mediapart, entre autres. Dans une déclaration à Sputnik, l'agence de presse multimédia internationale liée au gouvernement russe, Me Olivier Baratelli a déclaré que le Maroc va «accentuer [s]a réponse judiciaire en France en engageant de nouvelles procédures pour faire sanctionner ces accusations d'espionnage sans fondements. Plus précisément, l'Etat marocain a décidé de saisir, à nouveau, la justice française pour faire cesser et condamner la propagation d'allégations mensongères par le journal Le Monde, le site d'information en ligne français Mediapart et Franceinfo du Groupe Radio France, qui reprennent, sans la moindre vérification, des informations totalement fausses d'Amnesty International et de son relais Forbidden Stories». Les quatre nouvelles procédures pénales visent Le Monde, Mediapart, et France Radio. «Ces nouvelles procédures en appelleront d'autres contre tous les médias, journaux, radios ou télévisons, dont RFI et France Culture, qui ont à leur tour repris à leur compte, sans les vérifier, ces inepties», a déclaré Me Baratelli. Pour ce dernier, «le Maroc entend ne pas laisser impunies les reprises de ces multiples mensonges et les fake news propagées par ces médias», affirmant que le Royaume «a décidé d'intensifier ses poursuites judiciaires, dès lors que, malgré ses demandes réitérées, ni l'ONG Amnesty International, ni le consortium Forbidden Stories, ni aucun des médias qui ont, sans vérification, repris à leur compte ces mensonges, n'ont apporté la moindre preuve, le moindre document, la moindre pièce pour tenter de justifier ces accusations totalement ubuesques». Pour l'avocat français, il s'agit de «condamner sévèrement ces procédés dangereux qui consistent à reprendre des informations erronées sans les vérifier et que la justice ordonne une juste réparation du lourd préjudice moral subi.» «Par ces nouvelles actions judiciaires, l'Etat marocain entend réaffirmer justement sa position clairement exprimée dans ses communiqués des 19 et 21 juillet: le Maroc n'a jamais été client de l'entreprise NSO et n'a jamais utilisé le logiciel Pegasus, ce qui permet de mesurer l'ampleur de la désinformation dont a été et est encore victime l'opinion publique internationale» a-t-il mentionné.