La Cour suprême israélienne a suspendu mardi 1er mars les évictions de quatre familles palestiniennes dans le quartier sensible de Cheikh Jarrah à Jérusalem-Est, devenu le symbole de la lutte contre la colonisation israélienne. Ces quatre familles palestiniennes, menacées d'expulsion au profit de colons israéliens, seront considérées comme des «locataires protégés» mais devront payer un loyer symbolique annuel de 2400 shekels (environ 660 euros) à une organisation de colons jusqu'à ce que l'affaire soit définitivement réglée devant la justice, a décidé la Cour suprême. La cour a en outre autorisé mardi les familles à faire appel de la décision des tribunaux ayant tranché en faveur de leur éviction. L'an passé, les familles de Cheikh Jarrah avaient rejeté une proposition de «compromis» formulée par la justice israélienne. Selon celle-ci, les familles pouvaient rester dans leurs maisons à titre de «locataires protégés» payant 1.500 shekels (392 euros) à titre de loyer, mais en reconnaissant que la propriété des résidences était israélienne. 300 000 Palestiniens et 210 000 Israéliens à Jérusalem-Est. Les familles, qui vivent à Cheikh Jarrah depuis des décennies, assurent avoir reçu leurs propriétés de la part de la Jordanie, qui contrôlait Jérusalem-Est jusqu'en 1967, année au cours de laquelle ce secteur palestinien de la Ville sainte est passé sous occupation israélienne. Face à elles, des colons israéliens affirment que ces parcelles leur reviennent, au titre d'une loi israélienne prévoyant que si des juifs peuvent prouver que leur famille vivait à Jérusalem-Est avant la guerre israélo-arabe de 1948 et la création d'Israël, ils peuvent demander que leur soit rendu leur «droit de propriété». Une telle loi n'existe toutefois pas pour les Palestiniens ayant perdu leurs biens pendant la guerre. Des heurts éclatent fréquemment à Cheikh Jarrah entre policiers israéliens et manifestants marquant leur soutien aux familles palestiniennes. En mai 2021, des manifestations de soutien y avaient dégénéré et des centaines de Palestiniens avaient été blessés, prélude à un embrasement en Israël et dans les Territoires palestiniens. Le mouvement palestinien Hamas avait alors lancé depuis l'enclave de Gaza sous son contrôle des roquettes vers Israël qui avait répliqué, des violences suivies d'une guerre de 11 jours. Plus de 300.000 Palestiniens et 210.000 Israéliens vivent aujourd'hui à Jérusalem-Est. Toutes les colonies israéliennes sont considérées comme illégales par le droit international.