Le candidat d'extrême droite à l'élection présidentielle en France, Eric Zemmour a été condamné lundi à 10.000 euros d'amende pour provocation à la haine pour des propos sur les mineurs migrants isolés, un jugement dont son avocat a annoncé qu'il ferait appel. Absent pour le jugement comme lors du procès en novembre dernier, cet habitué des procédures judiciaires a immédiatement dénoncé « une condamnation idéologique et stupide ». Il était jugé pour avoir qualifié les migrants mineurs isolés de « voleurs », « assassins », « violeurs » sur la chaîne CNews en 2020. « C'est une invasion permanente », « c'est un problème de politique d'immigration », avait-il ensuite vociféré dans cette émission dont il était chroniqueur. L'avocat de l'ancien journaliste, Me Olivier Pardo, a annoncé qu'il allait faire appel du jugement du tribunal correctionnel de Paris. « C'est une décision importante car derrière ce projet médiatique, il y a un projet politique, un projet de haine qui tend à stigmatiser les personnes en raison de leur origine, de leur confession, de leur race », a réagi après la condamnation Arié Alimi, avocat de la Ligue des droits de l'Homme (LDH). Une trentaine d'associations s'étaient constituées parties civiles, dont SOS Racisme, la LDH et la Licra, ainsi qu'une vingtaine de conseils départementaux – les mineurs non accompagnés étant pris en charge par l'aide sociale à l'enfance, gérée par les départements. « Les mineur.e.s étranger.e.s isolé.e.s qui viennent demander protection en France, ainsi que toutes celles et ceux qui travaillent du mieux possible à leur offrir, ne sont pas et ne seront jamais les boucs émissaires utiles d'une quelconque ambition présidentielle », a réagi Stéphane Troussel, président du Conseil départemental de Seine-Saint-Denis.