Le Conseil supérieur de l'audiovisuel (CSA), l'autorité chargée de la régulation de l'audiovisuel en France, a infligé une sanction financière inédite à la chaîne CNews la chaîne d'info du groupe Canal +,pour des propos d'Eric Zemmour sur les migrants mineurs, incitant à la haine. En effet, Le 29 septembre dernier, le chroniqueur de « Face à l'info » avait qualifié les jeunes migrants de « voleurs », « d'assassins » et « de violeurs ». Aussi, le CSA ne s'est pas privé jeudi, de sanctionner la chaîne ayant diffusé ces propos, CNews en l'occurrence, d'une amende de 200.000 euros pour « incitation à la haine » et « à la violence » après qu'Eric Zemmour le très conversé journaleux ait déversé sa haine sur les migrants mineurs isolés. En effet le 29 septembre, lors d'un débat de l'émission Face à l'info dédié à la question des mineurs isolés après l'attentat devant les ex-locaux de Charlie Hebdo, Eric Zemmour avait déclaré sur CNews, « Ils n'ont rien à faire ici, ils sont voleurs, ils sont assassins, ils sont violeurs, c'est tout ce qu'ils sont, il faut les renvoyer et il ne faut même pas qu'ils viennent ». Cette sortie médiatique hasardeuse avait suscité un tollé et s'en été suivie l'ouverture d'une enquête du parquet de Paris pour « provocation à la haine raciale » et « injures publiques à caractère raciste. Mais le bonhomme n'en est pas à sa première. Souvent auparavant il avait été condamné pour des faits similaires. « Nombreux stéréotypes particulièrement infamants », le groupe Canal + plusieurs fois condamné Cette sanction financière est une première à l'encontre d'une chaîne d'information, a précisé le CSA. En effet, c'est bien la première fois qu'une chaîne d'information en continu fait l'objet d'une sanction pécuniaire de la part de cette instance. Et cette dernière pour la justifier a déclaré dans un communiqué « Quand bien même ces propos ont été tenus dans le cadre d'un débat en lui-même légitime [...], ils ont été de nature à inciter à la haine envers les mineurs étrangers isolés, et ont véhiculé de nombreux stéréotypes particulièrement infamants à leur égard, de nature à encourager des comportements discriminatoires ». Par ailleurs, le Conseil a estimé que la maîtrise de l'antenne n'avait pas été assurée, d'autant plus que l'émission a été diffusée en différé et sans modification, ainsi que l'a souligné le comité d'éthique du groupe Canal + dans son avis rendu le 22 octobre 2020, ajoute l'autorité audiovisuelle. La chaîne a ainsi « manqué à ses obligations », estime le CSA, qui avait confié les saisines relatives à cette séquence à un rapporteur indépendant, CNews ayant déjà été mise en demeure pour des faits similaires fin 2019. Le CSA avait à l'époque délivré un avertissement à la chaîne après des propos de sa vedette Eric Zemmour sur l'islam et la colonisation de l'Algérie. Eric Zemmour lors de l'émission « Face à l'Info » de la même chaîne, dans un débat avec le socialiste François Pupponi avec avait dit assumer les massacres du général Bugeaud en Algérie et avait invité les Français à en faire de même afin « d''assumer l'histoire de la France, c'est ça d'être Français », avait-il craché lors d'une intervention sur le sentiment d'appartenance au peuple français. Cela avait déclenché d'énormes protestations dans l'hexagone ainsi qu'en Algérie où elles furent particulièrement virulentes. La sanction de jeudi n'est pas une première pour le groupe Canal + : le régulateur a déjà condamné plusieurs fois C8 pour des séquences polémiques dans des émissions de Cyril Hanouna, avec notamment une amende de 3 millions d'euros en 2017 pour un canular jugé homophobe. Une autre sanction, une privation de publicité d'une semaine pour l'émission « Touche pas à mon poste », avait été annulée par le Conseil d'Etat, obligeant le CSA à indemniser C8 à hauteur de 1,1 million d'euros.