Le Conseil supérieur de l'audiovisuel (CSA) a mis en demeure, mardi 3 décembre, la chaîne CNews de respecter ses obligations, qui lui interdisent notamment d'inciter à la haine ou à la violence, à la suite de plusieurs séquences de l'émission d'Eric Zemmour «Face à l'info», lancée en octobre, indique Libération. Le CSA appuie essentiellement sa mise en demeure sur l'émission du 23 octobre, dans laquelle le polémiste a assimilé l'islam et l'islamisme avant d'évoquer la colonisation de l'Algérie en se disant, en tant que Français, «du côté» du général Bugeaud qui, lorsqu'il «arrive en Algérie (...) commence à massacrer les musulmans et même certains juifs». Le CSA juge que ces propos «ont pu être perçus» comme «une légitimation de violences commises par le passé à l'encontre de personnes de confession musulmane». Il estime par ailleurs que la séquence exprimait un «rejet insistant des personnes musulmanes dans leur ensemble, tendant à encourager des comportements discriminatoires en raison de la religion». Les propos du polémiste d'extrême droite n'ont fait l'objet d'«[aucune] réaction ni même modération» de la part de l'animatrice, Christine Kelly (au passage ancienne membre du CSA…), alors que CNews doit maîtriser son antenne. Cette mise en demeure constitue une forme d'avertissement pour la chaîne d'information du groupe Canal+, indique de son côté l'Agence France-Presse. Dans les procédures du CSA, une telle décision peut précéder, en cas de manquements répétés, une sanction – de la suspension temporaire d'un programme à un retrait de l'autorisation de la chaîne, en passant par des amendes ou privations d'écrans publicitaires.