La banque mondiale comme son nom l'indique est une institution internationale. Elle fait partie des institutions spécialisées du système de l'Organisation des Nations unies. Pour l'Algérie, le Maroc est l'alpha et l'Omega de toute demande de bonne gouvernance et d'ajustement que les institutions internationales lui adressent. L' objectif majeur de la Banque mondiale (BM) est de mettre fin à l'extrême pauvreté d'ici à 2030, en abaissant le pourcentage de la population mondiale qui dispose de moins de 1,90 dollar par jour pour vivre. Pour ce faire, la BM a soutient des projets innovants ou risqués que des investisseurs classiques ne financeront pas. En contrepartie de ses prêts à des taux préférentiels à ses pays membres en difficulté, elle réclame des dispositions politiques comme limiter la corruption, maintenir un équilibre budgétaire ou encore faciliter l'émergence d'une démocratie locale. Souvent, il arrive que l'action de la BM soit critiquée par les gouvernements en place qui rechignent à agir contre la corruption et à organiser de véritables élections. Il semble que ce soit le cas aujourd'hui de l'Algérie qui qualifie le dernier rapport de la BM d'erroné à travers son agence de presse officielle et ses différents medias. TSA, à titre d'exemple, compare le FMI à la BM arguant que les conclusions de la dernière mission du Fonds Monétaire International est en contradiction avec ceux du rapport de la Banque mondiale. Le communiqué de la mission du FMI en octobre dernier énonce pourtant clairement dit que : « il est urgent de recalibrer la politique économique pour corriger les déséquilibres macroéconomiques tout en protégeant et renforçant le soutien aux tranches les plus vulnérables de la population », ainsi que mettre en œuvre «un vaste ensemble de réformes structurelles, dont des mesures visant à améliorer la gouvernance économique et à favoriser l'émergence d'un secteur privé dynamique et la création d'emplois ». Ces conclusions ont été confirmées dans le rapport du FMI en novembre 2021 qui dit que « les perspectives demeurent incertaines et difficiles. (...) Les principaux risques tiennent à l'évolution des cours du pétrole, à la pandémie et au contexte social et géopolitique. » Il indique même que « le renforcement du cadre de lutte contre le blanchiment des capitaux et le financement du terrorisme (LBC/FT) demeure également prioritaire ». En bref, les réformes anti-corruption et de bonne gouvernance sont urgentes en Algérie. Rien qui soit en contradiction avec la Banque mondiale. Bien au contraire, il s'agit plutôt d'une confirmation. Et ce d'autant que la dette publique du pays selon la BM est à 51,4% du PIB. Elle atteindra 65,4% du PIB en 2022, selon le FMI. Dans le réquisitoire contre la BM, l'Etat algérien, via l'APS, accuse officiellement le Maroc d'être à l'origine ce rapport qui lui déplaît fortement. Est-il encore besoin de répondre à ces élucubrations offensives après avoir précisé les prérogatives de l'institution internationale issue des accords de Bretton Woods et après avoir mis en lumière les conclusions du FMI ? Est-il encore besoin de préciser que le Maroc est entièrement tourné vers ses propres réformes et sa propre situation socio-économique, laquelle n'en déplaise à l'Agence de presse algérienne, n'en fait pas le pays le plus pauvre. Il n'y a qu'à consulter le dernier classement du Global Finance. A en juger par tous les classements à l'international, l'Algérie est officiellement aveuglée par sa fuite en avant et se laisse aller à sa haine du Maroc et autres vils sentiments là où la raison est attendue de la part des Etats. Elle cherche à méprendre sa population sur sa position économique réelle. Quant à sa position politique, cause essentielle de ses fragilités internes, elle est hélàs strictement offensive vu la nature militaire de son régime. L'Algérie sera bien forcée un jour ou l'autre de la gérer pour ne pas avoir à revivre un remake des révoltes du Hirak et de la patate qui secouent encore son histoire actuelle. Sur le plan strictement économique, les notations des agences internationales et les rapports des institutions internationales sont un outil utile pour les investisseurs nationaux et étrangers. L'Etat algérien a besoin d'investissements étrangers et locaux. Il ne peut se permettre de les ignorer et ne peut continuer à dénigrer l'opacité et la faillite de sa gestion souveraine de la chose publique en rejetant le tort qu'il fait à son économie et à sa population sur le Maroc. La propagande anti-marocaine et les réformes menées jusque-là en Algérie ont ceci de commun : leur effet cosmétique. Elles ne maquilleront à moyen et long terme ni l'inflation ni l'endettement ni la faillite du régime militaire voué à disparaitre, dans un monde où la bonne gouvernance et des élections transparentes sont un préalable à la durabilité des systèmes politiques et économiques. Une exigence qu'a accéléré la crise pandémique mondiale.