Le Maroc a décidé de suspendre les vols réguliers à destination et en provenance d'international en raison de la reprise de l'épidémie de Covid-19. Depuis, c'est la pagaille totale et une communication chaotique. Une gestion «ubuesque» du bouclage. Mi-novembre, le Maroc a renforcé les contrôles à ses frontières en raison de la hausse des cas de contamination au Covid-19 en Europe. Outre la présentation du passe sanitaire et d'un test PCR négatif, à l'arrivée au Maroc, les voyageurs subissent un double contrôle, par des caméras thermiques et des thermomètres électroniques et par des tests antigéniques, une décision annoncée du jour au lendemain, sans fanfare. Entre les motifs impérieux de déplacement requis et la fermeture des frontières, le casse-tête et les inquiétudes ne font que s'épaissir pour les Marocains à l'étranger désireux de rentrer ou de retrouver leur famille. Quelques jours après, les autorités décident de prolonger la suspension des vols passagers à destination et en provenance du pays au moins jusqu'au 31 décembre, selon une note de la direction de l'aviation civile marocaine. Quelques heures avant, des milliers de ressortissants, qui sont trouvés bloqués dans plusieurs villes étrangères sans solution de retour, se sont réjouis de la nouvelle d'une reprise des dessertes aériennes, rapportée par plusieurs médias. Mais leur soulagement aura été de courte durée. Plusieurs milliers de Marocains de l'étranger composent avec la fermeture des frontières et la suspension des vols commerciaux et des liaisons maritimes mais aussi avec les décisions abruptes du gouvernement. «Tous les vols vers et depuis le Maroc sont suspendus du 9 décembre jusqu'au 31 décembre minimum», a annoncé la Direction générale de l'aviation civile (DGAC), précisant que des vols exceptionnels de rapatriement étaient toujours soumis à des autorisations spéciales des autorités marocaines. Les frontières aériennes du royaume sont fermées depuis le 29 novembre en raison de la propagation rapide du variant Omicron du Covid-19 et de la recrudescence de la pandémie en Europe, mais plusieurs paramètres liés à cette annonce restent inconnus. Des milliers personnes bloquées au Maroc attendent la gestion qui sera réservée aux vols spéciaux depuis la décision de Rabat de fermer ses frontières aériennes en raison de la reprise de la pandémie de Covid-19. Parmi les probables futurs passagers figurent une majorité de touristes mais également des hommes d'affaires, des particuliers, et des «semi-résidents», qui partagent leur lieu d'habitation entre le Maroc et leur pays de résidence. Depuis la fermeture des frontières aériennes le 29 novembre, des vols spéciaux de rapatriement sont organisés à partir du Maroc, notamment vers l'Europe, mais dont les conditions ne sont pas clairement précisés par le gouvernement. Par ailleurs, ce dernier «étudie» encore le rapatriement des Marocains bloqués à l'étranger depuis la fermeture des frontières aériennes, a déclaré jeudi le ministre de la Santé, Khalid Aït Taleb, lors d'un point presse, sans donner plus de détails. Ces mesures ont été décidées «afin de préserver les acquis du Maroc dans la lutte contre la pandémie» de Covid-19, selon les autorités. Une prise de position incompréhensible alors que la situation épidémiologique s'est stabilisée, avec une faible transmission du virus depuis cinq semaines, selon le ministère de la santé lui-même.