Le mécanisme existait depuis des décennies. En Algérie, les députés algériens ont voté mercredi 17 novembre la suppression des subventions généralisées sur les produits de base comme l'huile, le pain ou le lait. Le gouvernement assure que système sera remplacé par un ciblage des plus nécessiteux. Il répond surtout aux injonctions du FMI. «Le gouvernement n'entend nullement renoncer » au système des aides d'Etat. Le Premier ministre algérien Aïmene Benabderrahmane a dû répondre aux critiques de députés sur la fin des subventions généralisées. Les subventions aux produits de base représenteront encore pour 2022 un total de 17 milliards de dollars», a précisé le chef du gouvernement contre «entre 30 et 41 milliards de dollars» pour le système de subventions en vigueur jusqu'à présent. Cette suppression votée dans le cadre de la loi de finances 2022 vise à adopter «une nouvelle philosophie visant à cibler, directement par des aides, les familles dans le besoin», a expliqué Aïmene Benabderrahmane, également ministre des Finances. Les modalités d'application de la loi, en particulier et la liste des produits concernés et les catégories de ménages ciblés, seront précisées ultérieurement par des décrets d'application. Tous les parlementaires ont voté pour, à l'exception de ceux du principal parti islamiste, le Mouvement de la Société pour la Paix (MSP, 65 députés sur les 407). Cette proposition reflète «une transformation sociale majeure qui fragilise le pouvoir d'achat des Algériens de manière inédite sans mécanismes pour leur garantir l'accès à une compensation monétaire», a dénoncé le MSP, dans un communiqué. L'Etat subventionne de nombreux produits alimentaires de base (semoule, huile, pain, lait…) mais également l'électricité, l'eau, le gaz et l'essence. Le système social algérien procure aussi des aides au logement et assure la gratuité de l'éducation et des soins. Début octobre, le Fonds monétaire international (FMI) avait appelé l'Algérie à «recalibrer» sa politique économique et mener des «réformes structurelles». Le budget algérien est financé en grande partie par les recettes tirées des exportations d'hydrocarbures, qui représentent plus de 90% des apports en devises, ce qui expose fortement le pays aux fluctuations des prix du gaz et du pétrole. Les réserves de change sont passées de 62,8 milliards de dollars en 2019 à 48,2 milliards de dollars à la fin de 2020, selon le FMI.