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Systèmes de compensation dans la région MENA Les subventions sont extrêmement onéreuses et inefficaces, selon le FMI
Le coût du dispositif estimé à 210 milliards de dollars, soit plus de 7 % du PIB régional
Les systèmes de subventions sont extrêmement onéreux et inefficaces dans beaucoup de pays de la région MENA (Moyen-Orient et Afrique du Nord). Tel est, en tout cas, le constat livré lors d'un séminaire du FMI, tenu récemment à Washington. Face au niveau élevé des prix des produits de base ou pour mieux répartir la richesse tirée des ressources naturelles, un grand nombre de gouvernements des pays de la région subventionnent généreusement les prix énergétiques et alimentaires. Cette forme de protection sociale grève de plus en plus les budgets publics et accroît les dettes, mais ce n'est pas nécessairement le moyen le plus efficace d'aider les populations les plus vulnérables, ont expliqué les participants à ce séminaire. Les transitions sociales et politiques sans précédent que vivent actuellement beaucoup de pays de la région traduisent un désir collectif de dépasser le statu quo pour adopter de nouvelles politiques socioéconomiques. «Pour que la transition politique réussisse, il faut que l'assise économique soit solide ... et il serait malhonnête de prétendre que les stratégies économiques actuelles vont répondre aux espoirs des jeunes qui se sont sacrifiés au nom du changement», a déclaré Nemat Shafik, Directrice générale adjointe du FMI. Lors de ce séminaire, les participants ont commenté l'expérience des pays de la région, et au-delà, en ce qui concerne la réforme des systèmes de subventions. Ils ont aussi débattu de la tâche difficile que représente la suppression progressive des subventions universelles des prix au profit de formes mieux ciblées de protection sociale. Dans cette région, le FMI estime le coût de ces subventions à environ 210 milliards de dollars pour 2011, soit plus de 7 % du PIB régional, dont 80 % environ de subventions énergétiques. Autre chiffre inquiétant évoqué : la région MENA a compté en 2009 pour près des deux tiers des subventions aux prix pétroliers dans le monde. «La plupart des subventions des prix dans le monde sont concentrées dans cette région ... car les autres pays sont nombreux à avoir abandonné ce type de subventions au profit de meilleurs systèmes de protection sociale», a expliqué la Directrice générale adjointe du FMI. Ce sont les pays exportateurs de pétrole qui s'en tirent le moins bien dans ce domaine, car, compte tenu des richesses naturelles de ces pays, la population considère comme un droit l'accès à des carburants bon marché. En général, souligne le FMI, les pays de la région qui importent du pétrole s'en sortent mieux, mais, d'après les estimations, les subventions y grèvent aussi les budgets publics; ainsi, il ressort des estimations du FMI que, globalement, les subventions des prix alimentaires et énergétiques ont représenté en 2011 plus de 8 % du PIB en Égypte et en Jordanie.