Le gouvernement prendra plusieurs mesures pour s'assurer de l'approvisionnement des catégories ciblées en produits subventionnés et de la conformité et du respect de la destination géographique bénéficiaire de ces produits, délimitée par une commission ministérielle, a affirmé le ministre délégué chargé des Affaires économiques et générales, Nizar Baraka. Le ministre, qui répondait à une question présentée par plusieurs groupes à la Chambre des représentants, a précisé que le gouvernement veillera au respect des critères de sélection des distributeurs des produits subventionnés et de leurs prix dans le but d'atténuer les répercussions de la hausse des prix de ces produits. Les mesures prises à court terme visent essentiellement à trouver les moyens à même d'assurer un meilleur ciblage des catégories démunies, en s'appuyant sur des critères transparents et objectifs, a-t-il ajouté, soulignant la nécessité de distinguer entre les produits subventionnés et ceux dont les prix sont libéralisés et soumis aux fluctuations des marchés internationaux. Après avoir rappelé que l'augmentation que connaît actuellement les prix des matières premières n'est pas une problématique locale, N. Baraka a expliqué que cette crise est due principalement à la baisse de la production internationale de ces produits (pétrole, gaz du butane, gasoil, blé tendre et dur et les huiles). Il a précisé que cette baisse est liée aux conditions politiques instables dans plusieurs pays du monde et à la hausse de la demande structurelle en raison de l'entrée de nouveaux consommateurs comme la Chine et l'Inde, outre le recours pour la première fois par certains pays de l'Union européenne à l'importation des céréales à partir de juillet 2007. Le monde fait actuellement face à une crise liée aux difficultés d'approvisionnement régulier des marchés internes en produits alimentaires de base, a-t-il estimé, mettant l'accent sur les efforts consentis par le gouvernement pour éviter une telle crise. N. Baraka a précisé, dans ce sens, que le gouvernement a suspendu les taxes sur l'importation du blé tendre et dur (500 millions DH), et décidé de subventionner le blé tendre pour maintenir le prix du pain à 1,20 DH (2,5 milliards DH), outre la suppression de la taxe sur le son (240 millions DH par an). Il a également annoncé la prise d'une batterie de mesures d'urgence à court et moyen termes visant particulièrement la réforme des systèmes de compensation et de réglementation des prix. Ces mesures concernent la création d'une commission ministérielle de veille chargée du suivi de l'évolution des prix au niveau interne, a poursuivi N. Baraka, précisant que cette commission sera composée des représentants de plusieurs départements ministériels. Parmi ces mesures, a ajouté le ministre, figurent également l'obligation du respect de l'affichage des prix et des normes de qualité pour éviter toute spéculation, la tenue de réunions avec l'ensemble des professionnels en vue de les inciter à faire face à la hausse des prix et le renforcement du contrôle et des enquêtes de terrain en vue de réprimer les spéculateurs. Réagissant à la réponse du ministre, certains députés ont estimé que la conjoncture actuelle exige du gouvernement d'adopter des politiques anticipatives visant le renforcement du pouvoir d'achat des citoyens, à travers l'augmentation des salaires, la réduction de l'impôt général sur le revenu (IGR) et de la TVA sur les produits de base, outre la révision des interventions de la Caisse de compensation. Ils ont aussi souligné la nécessité d'améliorer les prestations publiques notamment le transport, la santé, le logement et l'enseignement, en accordant un intérêt particulier au secteur agricole, à travers l'amélioration de sa productivité afin de contribuer à la préservation de la sécurité alimentaire.