Le gouvernement, soucieux de préserver le pouvoir d'achat des citoyens et face à l'augmentation des prix à l'échelle mondiale, a décidé de "ne pas répercuter la hausse des prix des produits subventionnés sur les citoyens", a indiqué, mardi, le ministre délégué chargé des Affaires économiques et générales, Nizar Baraka. Le ministre, qui répondait à plusieurs questions d'actualité à la Chambre des Conseillers, a précisé que le gouvernement a suspendu les taxes sur l'importation du blé tendre et dur, et a décidé de subventionner le blé tendre pour maintenir le prix du pain à 1,20 DH. Le gouvernement dispose d'une approche globale de réforme basée sur un concept élargi du pouvoir d'achat conciliant les enjeux économiques et les nécessités d'ordre social, a assuré N. Baraka, estimant que le concept du pouvoir d'achat ne peut être réduit à un concept limité aux prix de certains produits, mais il englobe une palette de services dont la santé, le logement et le transport. Selon le ministre, pour faire face à la hausse des prix, le gouvernement a pris une batterie de mesures visant, en particulier, à réformer les systèmes de compensation et de réglementation des prix, afin d'améliorer les revenus tout en prenant en considération la promotion des prestations sociales telles que le logement et la santé. Ces mesures concernent la création d'une commission ministérielle de veille chargée du suivi de l'évolution des prix au niveau interne, a poursuivi N. Baraka, précisant que cette commission sera composée des représentants des départements de l'Intérieur, de l'Industrie, de l'Agriculture, de l'Energie, de la Santé, des Finances et des Affaires Economiques et Générales. Parmi ces mesures, a ajouté le ministre, figurent également l'obligation du respect de l'affichage des prix et des normes de qualité pour éviter toute spéculation, la tenue de réunions avec l'ensemble des professionnels en vue de les inciter à faire face à la hausse des prix et le renforcement du contrôle et des enquêtes de terrain en vue de réprimer les spéculateurs. Dans le même ordre d'idées, le ministre a annoncé qu'un numéro vert sera mis à la disposition du consommateur pour recueillir les différentes plaintes inhérentes aux prix et obliger les producteurs à afficher les prix des produits subventionnés pour éviter la spéculation. Il a, en outre, fait savoir que des appels d'offres seront lancés afin d'attribuer les missions de contrôle des subventions accordées par la caisse de compensation aux sociétés concernées. Il a aussi annoncé la révision et l'amélioration de la grille des prix des produits subventionnés et de l'eau et de l'électricité, outre la garantie de la transparence de la facturation, l'incitation à l'utilisation du gaz de butane subventionné dans les tâches ménagères, l'actualisation de la loi sur la liberté des prix et de la concurrence, la dynamisation du rôle du conseil de la concurrence et la création d'un réseau ministériel chargé de l'anticipation de l'évolution des marchés international et national. S'agissant des mesures qui seront prises à moyen terme, le ministre a indiqué qu'elles portent sur la réforme du système de compensation en réduisant la dépendance de l'économie nationale des marchés internationaux, à travers notamment la réforme de la chaîne des céréales et des plantes sucrières et du secteur de l'énergie, le renforcement des capacités de stockage des matières premières, outre un meilleur ciblage des catégories démunies en adoptant des critères transparents et objectifs. Une stratégie de communication sera lancée en vue d'accompagner les différentes étapes de la réforme du système de compensation afin de garantir sa réussite, a-t-il fait savoir.