Dépassées par l'inexorable hausse des prix à un mois d'élections municipales, les autorités algériennes peinent à forcer les commerçants à s'aligner. Rationnement de l'eau, envolée des prix des denrées alimentaires (cette fois les patates) et crise économique liée au Covid-19 : les Algériens vivent dans des conditions sociales difficiles. Les spéculateurs, accusés ces dernières semaines d'avoir provoqué l'envolée des prix de certains produits, dont les pommes de terre, sévissent impunément. La hausse des prix des semences sur le marché mondial, en raison de la crise économique et la spéculation, a entraîné une crise drastique de patates dans le pays (150 dinars le kilogramme) sous le regard impuissant de l'Union générale des commerçants et des artisans algériens (UGCAA). Car après l'huile, c'est la hausse des prix des pommes de terre qui a offusqué les consommateurs et mené à de nombreux appels à saisir les entrepôts. Pour pour lutter contre les pratiques spéculatives, le gouvernement compte déployer des agents de contrôle à travers le territoire. Si, pour beaucoup, la perte de valeur de la monnaie algérienne par rapport aux monnaies de référence que sont le dollar et l'euro pousse à la hausse les prix des importations en devises étrangères, le laisser-aller du gouvernement algérien a engendré une tendance qui se répercute directement sur les prix à la consommation. Selon le site Maghreb Emergent, «une quantité équivalente à 1200 tonnes de pomme de terre a été découverte dans un hangar comprenant plusieurs chambres froides, dans lesquels étaient superposés des centaines de cageots remplis» début octobre. «Cette filière qui est sujette, chaque année ou presque, au même phonème inflationniste pour diverses raisons, souffre entre autres d'un manque flagrant de traçabilité au niveau des circuits commerciaux, notamment en amont. Récemment, le ministère du Commerce avait promis de mener des inspections sur les intermédiaires et les lieux de stockage de la pomme de terre» a-t-on mentionné.