Un haut-responsable marocain avait, en 2020 déjà, dénoncé un «cycle de harcèlement» et «une volonté de créer une guerre de propagande, une guerre de médias, sur l'existence d'une guerre au Sahara», mais «la situation est normale», a-t-il assuré. Trois Algériens auraient été tués lundi au Sahara dans un bombardement que le régime d'Alger a attribué au Maroc et ayant pris pour cible des camions faisant la liaison entre la Mauritanie et l'Algérie. Longue de quelque 3 500 kilomètres, la route reliant Nouakchott à Ouargla, dans le sud algérien, longe le Sahara marocain. Le communiqué algérien n'a pas précisé l'endroit exact où le bombardement a eu lieu et rien n'est encore avéré. À la suite de premières informations sur cet incident publiées mardi sur les réseaux sociaux, l'armée mauritanienne a démenti dans un communiqué qu'une telle attaque se soit produite en territoire mauritanien. Malgré tout, l'agence algérienne officielle, ainsi que les relais du régime, ont cité un communiqué de la présidence algérienne, affirmant que «trois ressortissants algériens ont été assassinés par un bombardement de leurs camions alors qu'ils faisaient la liaison Nouakchott-Ouargla». Ennahar, El Bilad et Echourouk, trois médias proches des renseignements algériens, ont produit des reportages hostiles au Maroc. Pour eux, le Maroc «est assez coupable pour se prêter à une politique qui, de toute façon, quelle qu'en fût l'issue, ne pouvait que susciter à lui de nouveaux dangers». Les chaînes, qui décrivent le bombardement comme «terroriste et lâche»; affirment qu'il a été perpétré par un pays «impatient d'ambition et de domination». La Maroc ne s'explique pas cependant, conscient de l'inanité des accusations algériennes ; il joue son rôle de sphinx, assistant avec une apparence d'impassibilité à toutes ces provocations croissantes, suivant la haute et prévoyante politique contre les voix qui veulent ouvrir ou laisser ouvrir l'outre aux tempêtes. La position de Rabata été confortée par la reconnaissance d'une souveraineté marocaine par l'ex-président américain Donald Trump sur la totalité du territoire du Sahara. L'Algérie harcèle le Maroc depuis que les FAR ont envoyé, le 13 novembre 2020, des troupes à l'extrême sud du territoire pour chasser un groupe de milices séparatistes qui bloquaient la seule route vers la Mauritanie voisine. Depuis, ces troupes marocaines sont restées déployées dans cette zone démilitarisée placée sous la tutelle d'une force d'interposition des Nations unies, afin de «sécuriser le trafic routier» sur cet axe commercial menant vers l'Afrique de l'Ouest.