La compagnie, issue du prestigieux bataillon de la garde, a été «retirée» du service protocolaire, qui assure notamment l'accueil des chefs d'Etat. Des soldats allemands ont été écartés du service du protocole après des soupçons d'agressions sexuelles et de collusion avec l'extrême droite, un phénomène récurrent au sein de la Bundeswehr. La compagnie, issue du prestigieux bataillon de la garde, a été «retirée» du service protocolaire, qui assure notamment l'accueil des chefs d'Etat, pour des faits présumés commis «dans un contexte d'extrême droite», a indiqué à la presse vendredi 8 octobre un porte-parole du ministère de la Défense. L'affaire, révélée par l'hebdomadaire Der Spiegel, concerne notamment des «rituels d'initiation et de consommation d'alcool plutôt dégoûtants» et des agressions sexuelles commises contre les nouveaux soldats, selon ce porte-parole. Un témoin a notamment affirmé, selon Der Spiegel, qu'au sein de la deuxième compagnie du bataillon de garde, un groupe d'extrême droite d'au moins six soldats s'était formé et baptisé la «meute de loups». Le chef du groupe aurait proféré des insultes racistes contre d'autres soldats d'origine étrangère. Un sous-officier aurait lui porté un T-shirt avec l'inscription «Sonnenstudio 88», le nombre 88 signifiant dans la mouvance néonazie «Heil Hitler». «Ecarter les coupables» Les incidents présumés «nous font profondément honte à tous», a fait valoir le porte-parole. La Bundeswehr, l'armée allemande, va «épuiser toutes les possibilités légales» pour «écarter les coupables», dénoncés par d'autres soldats. Cette compagnie appartient au bataillon de la garde, déployé dans des cadres protocolaires ou assurant la protection de bâtiments d'Etat. L'appartenance de soldats, dont des membres des forces spéciales, à la mouvance de l'extrême droite radicale inquiète depuis de nombreux mois le gouvernement d'Angela Merkel qui a érigé le terrorisme raciste et antisémite au premier rang des menaces. Une compagnie des forces spéciales KSK avait ainsi été dissoute en 2020. D'importants vols de munitions y avaient été constatés et plusieurs de ses membres avaient effectué le salut hitlérien, illégal, lors d'une fête. En juin, un bataillon stationné en Lituanie avait été rappelé après des accusations de comportement raciste et antisémite.