Le contingent marocain à son arrivée en Côte d'Ivoire en 2004L'ONU a décidé l'ouverture d'une enquête suite à des accusations d'abus sexuels portées contre les Casques bleus marocains en Côte d'Ivoire. Tout éventuel contrevenant sera rapatrié et jugé au Maroc. L'Organisation des Nations Unies a affirmé que tout éventuel auteur d'abus sexuels sur mineurs, sera rapatrié et jugé au Maroc selon les lois en vigueur dans le pays. Cette annonce a été faite après l'éclatement d'une nouvelle affaire de présumés abus sexuels sur mineurs au centre de laquelle se trouverait le bataillon marocain fournissant une bonne partie des unités composant l'ONUCI (Opération des Nations Unies en Côte d'Ivoire) et basées essentiellement à Bouaké. Margherita Amodeo, porte-parole de l'ONU a annoncé, dimanche, que seulement une unité formant le bataillon marocain était concernée par les allégations d'abus sexuels faisant actuellement l'objet d'investigations de la part du bureau de contrôle interne de l'ONU. Cette responsable a ajouté que seulement seront prises en considération les allégations émanant de mineurs âgés de moins de dix-huit ans. Margherita Amodeo a promis que l'ONU rapatrierait tout soldat marocain dont la culpabilité serait établie pour qu'il soit jugé selon les dispositions des lois nationales en vigueur. L'Onu avait décidé, vendredi dernier, de suspendre les activités du bataillon marocain et d'en confiner les unités dans leurs bases en attendant les conclusions de l'enquête en cours. L'organisation onusienne vise à faire respecter l'engagement qu'elle avait du temps de l'ex-secrétaire général Kofi Annan d'une "tolérance zéro" en matière de répression des abus sexuels contre les mineurs dans les pays où sont engagées des forces onusiennes. La presse internationale, qui a relayé ce qui est considéré comme les prémices d'un nouveau scandale impliquant des Casques bleus, affirment que des membres du bataillon marocain auraient abusé sexuellement de mineurs âgés parfois de treize ans en contrepartie de sommes d'argent. Des sources onusiennes affirment également que des enfants étaient nés des relations entretenues entre les Casques bleus déployés en Côte d'Ivoire et leurs victimes. Le bataillon marocain, fort de quelque 730 éléments, prend part à cette force instaurée par la résolution 1528 (24 février 2004) pour départager le président Laurent Gbagbo et le chef des rebelles Guillaume Soro. Les soldats marocains, salués à maintes reprises pour leur précieux apport, participent à des patrouilles mixtes et s'acquittent surtout de missions humanitaires et sanitaires. Appréciés pour l'appui qu'ils apportent essentiellement au centre hospitalier de Bouaké, les Casques bleus marocains ont eu droit à tous les hommages, fin avril dernier, et le chef de leur contingent, le colonel-major Belkacem Amzaz, a été décoré en présence des deux chefs d'état-major ivoiriens et d'autres personnalités onusiennes. Les unités de l'ONUCI totalisent près de 9.000 éléments issus des armées d'une cinquantaine de pays. Ces derniers sont appuyés par des unités françaises de la force "Licorne". Entre autres missions, les Casques bleus s'attachent à préparer le terrain pour des élections qui seront tenues prochainement conformément à l'accord signé en mars dernier entre les parties au conflit.