En pleine vague de Covid-19, le pays de 44 millions d'habitants souffre de pénurie de denrées de première nécessité comme le riz, le sucre, le lait et l'huile. C'est une grave crise économique et alimentaire qui ravage l'Algérie, au point que les autorités sont intervenues pour «coordonner l'approvisionnement en huile, riz, sucre et autres biens de consommation» selon nos sources, qui affirment également qu'à cette situation dramatique se mêlent des pratiques spéculatives : sur le marché noir, le bidon d'huile de cinq litres, très préféré par Algériens, est proposé à près de 1 000 dinars (6,28 euros au taux officiel) au lieu des 600 dinars (3,77 euros) fixés par la réglementation. Pendant ce temps, l'Association de protection et d'orientation du consommateur (APOCE) reste spectatrice. Selon nos informations, les stocks disponibles pouvaient couvrir hui semaines de consommation. Les autorités, dépassées par les événements, assurent que la pénurie était due «aux consommateurs qui s'offrent quatre bidons d'huile au lieu d'en acheter un seul». Le gouvernement a notamment prononcé des sanctions contre les stocks de denrées alimentaires, alors que de longues files d'attente se forment devant les magasins. La forte hausse des prix du sucre, de l'huile, du riz, et des pommes de terre dans ce pays de 44 millions d'habitants qui souffre aussi de pénuries de lait en poudre exaspère la population. Des files d'attente se sont formées devant les magasins d'alimentation et les services sociaux des fonctionnaires publics interviennent également pour limiter la casse. Ces pénuries surviennent en pleine vague de Covid-19 qui fait actuellement plus de une dizaine de victimes par jour. Depuis le début de la pandémie, le pays a dénombré officiellement 203 045 contaminations et 5 797 décès. La chute de la rente pétrolière a entraîné une contraction de l'économie et frappé ses réserves de devises étrangères.