Les habitants de plusieurs quartiers d'une commune de l'île espagnole de La Palma ont été confinés lundi 27 septembre en raison des craintes d'émanation de gaz toxiques que pourrait provoquer l'arrivée dans la mer de la lave expulsée par le volcan Cumbre Vieja, entré en éruption il y a huit jours. Les autorités ont «ordonné le confinement (des quartiers) de San Borondon, Marina Alta, Marina Baja et La Condesa» à Tazacorte, «la lave étant susceptible d'atteindre la mer dans les prochaines heures» au niveau de cette commune et d'entraîner l'émanation de «gaz nocifs pour la santé», ont indiqué sur Twitter les services d'urgence des Canaries, l'archipel dont fait partie La Palma. «La population devra suivre les instructions des autorités et rester chez elle, portes et fenêtres fermées, jusqu'à ce que la situation soit évaluée», ont-ils poursuivi. Les vols restent suspendus La rencontre entre la lave et la mer, prévue initialement en début de semaine dernière et retardée en raison du ralentissement des coulées, est redoutée en raison de l'émission de gaz toxiques qu'elle pourrait provoquer sur cette île de 85 000 habitants. Dimanche soir, la lave se situait à 1,6 km de la côte et avançait à une vitesse d'environ 100 m/heure, selon les autorités. L'activité du volcan a gagné en intensité ces derniers jours et provoqué l'ouverture de nouvelles bouches éruptives et l'effritement d'une partie du cône. Quant au trafic aérien, il restait suspendu avec huit vols annulés (départs et arrivées) lundi matin, selon le site de la société gestionnaire des aéroports espagnols (Aena), bien que l'aéroport de La Palma ait rouvert dimanche après avoir été brièvement mis à l'arrêt samedi en raison de l'accumulation de cendres. «Les vols restent suspendus vers et depuis La Palma jusqu'à 13H00 lundi 27 septembre. Nous évaluons la situation afin de pouvoir reprendre (le trafic) en toute sécurité», a ainsi dit sur Twitter la compagnie aérienne Binter, basée sur les îles Canaries. Cette éruption n'a pas fait à ce stade de victime, mais a provoqué d'énormes dégâts et a entraîné l'évacuation de plus de 6000 personnes dont certaines ont vu leur domicile entièrement englouti. Près de 500 bâtiments ont été détruits par la lave qui recouvre plus de 212 hectares, dont de nombreuses plantations de bananes, selon les données du système européen de mesures géospatiales Copernicus. Les deux précédentes éruptions à La Palma ont eu lieu en 1971 et 1949. Elles ont fait au total trois morts, dont deux par inhalation de gaz.