Au moins 23 travailleurs humanitaires ont été tués dans la région éthiopienne du Tigré, a annoncé le Coordinateur humanitaire par intérim de l'ONU pour l'Ethiopie, Grant Leaity, qui a condamné la recrudescence des meurtres des humanitaires dans la région. « L'ONU condamne avec la plus grande fermeté les meurtres, les violences, les attaques, les enlèvements et les menaces dont ont été victimes les travailleurs humanitaires dans la région du Tigré en Ethiopie au cours des derniers mois », a déclaré M. Leaity dans un communiqué publié mercredi soir. Il a ajouté que « la violence contre les travailleurs humanitaires est intolérable ». Selon l'ONU, le nombre total d'humanitaires tués dans le Tigré depuis le début du conflit est ainsi passé de 12 à 23. Face à cette insécurité, l'ONU rappelle que le maintien de la sécurité des humanitaires et leur accès sans entrave aux personnes dans le besoin, sont « essentiels à la fourniture d'une aide vitale ». « Nous réitérons notre appel pour que les humanitaires soient respectés et protégés et que les actes qui ont conduit à la mort de nos collègues fassent l'objet d'une enquête approfondie », a fait remarquer le responsable onusien. Pour l'ONU, les autorités doivent veiller à ce que les travailleurs humanitaires puissent se déplacer en toute sécurité et fournir une protection et une assistance humanitaires aux personnes les plus vulnérables, dans le Tigré, l'Afar, l'Amhara et dans tout le pays. Les partenaires humanitaires estiment que 100 camions de nourriture, d'articles non alimentaires et de carburant doivent entrer chaque jour dans le Tigré pour assurer une réponse adéquate. Depuis le 12 juillet, moins de 10% des camions requis ont pu s'y rendre, indique-t-on. Par ailleurs, l'OCHA avertit que le débordement du conflit du Tigré dans les régions voisines d'Afar et Amhara continue d'affecter les civils, entraînant une insécurité alimentaire, des déplacements et perturbant les moyens de subsistance. L'ONU estime qu'environ 1,7 million de personnes sont confrontées à l'insécurité alimentaire dans ces régions.