«Les accusations généralisées» contre les travailleurs humanitaires dans l'Etat régional du Tiray dans le nord de l'Ethiopie sont « injustes et contre-productives», a affirmé, mardi à Addis-Abeba, le secrétaire général adjoint de l'ONU pour les Affaires humanitaires, Martin Griffiths. Ces accusations «sont injustes, contre-productives et doivent être appuyées par des preuves s'il y en a et, sincèrement, c'est dangereux», a souligné Martin Griffiths lors d'une conférence de presse au terme d'une visite de près d'une semaine en Ethiopie. Le gouvernement éthiopien avait accusé il y a quelques semaines certaines ONG d'être impliquées dans l'armement des rebelles du front de libération du peuple du Tigray, désigné par les autorités éthiopienne comme « organisation terroriste». Le responsable onusien a, d'autre part, relevé que les besoins du Tigray en aides humanitaires sont « immenses et urgents », notant que les autorités éthiopiennes sont « le premier acteur » dans l'acheminement des aides. Selon l'ONU, quelque 5,2 millions de personnes au Tigray dépendent de l'aide extérieure. En dépit du cessez-le-feu unilatéral décrété fin juin par le gouvernement fédéral, l'accès de l'aide au Tigray demeure difficile, selon les organisations humanitaires qui œuvrent sur le terrain. Le gouvernement fédéral accuse, de son côté, les rebelles du front de libération du peuple du Tigray (TPLF) de bloquer les convois à destination de cette région. L'acheminement de l'aide a été affectée et 170 camions transportant de l'aide à destination du Tigray sont « bloqués par les terroristes du TPLF, qui mènent actuellement des attaques contre les Etats régionaux d'Amhara et d'Afar», ont affirmé les autorités éthiopiennes qui ont rejeté les « pressions des pays occidentaux » pour l'ouverture d'un nouveau couloir humanitaire à l'ouest du Tigray. Le gouvernement fédéral avait décrété, fin juin dernier, un cessez-le-feu unilatéral et inconditionnel au Tigray et décidé de retirer ses troupes de la région après une présence de huit mois. Début novembre 2020, l'armée fédérale éthiopienne avait mené une offensive contre les dissidents du TPLF, après avoir attaqué le Commandement Nord de l'armée éthiopienne et pris en otage plusieurs officiers supérieurs. De hauts responsables du TPLF, dont un ancien chef de la diplomatie éthiopienne, avaient été tués lors d'opérations menées par l'armée et la police fédérales dans cette région, et plusieurs autres dirigeants et officiers supérieurs ont été arrêtés et déférés devant la justice. En mai dernier, la Chambre des Représentants du peuple (Chambre basse du parlement éthiopien), avait approuvé à la majorité la désignation du TPLF comme "organisation terroriste".
* Famine : l'Ethiopie et Madagascar au niveau d'alerte maximum (FAO et PAM)