La justice pénale des enfants et adolescents revêt un enjeu social majeur. C'est un thème récurrent et un sujet qui suscite de nombreux débats et des prises de position. Le Conseil supérieur du pouvoir judiciaire (CSPJ) a placé la protection pénale de l'enfant au centre d'un cycle de formation au profit des juges des mineurs et des magistrats du parquet en charge des mineurs, qui s'est ouvert lundi à Rabat. Cette formation, placée sous le thème la protection pénale des enfants, entre aspects juridiques et contraintes structurelles, s'inscrit dans le cadre d'un programme ambitieux ayant pour objectif de renforcer les capacités des juges des mineurs et de promouvoir leurs connaissances en la matière. Organisé en collaboration avec la présidence du ministère public et le Fonds des Nations unies pour l'enfance (UNICEF), et financé par l'Union européenne, ce cycle doit permettre aux participants d'approfondir leurs approches et connaissances sur des thématiques se rapportant aux droits de l'enfant, au cadre institutionnel de protection pénale des mineurs et aux conventions internationales dédiées. Le président délégué du Conseil supérieur du pouvoir judiciaire (CSPJ), Mohamed Abdennabaoui, a souligné que ce cycle de formation traduit la ferme une volonté de développer et de réformer le système judiciaire, expliquant que le rapport général de la Commission spéciale sur le modèle de développement accorde une importance primordiale à la protection juridique de l'enfant contre toute forme de violence, à son éducation, à sa santé et à son épanouissement. Il a salué les efforts louables, responsables et professionnels déployés par les magistrats en charge des mineurs, les appelant à poursuivre leur engagement afin d'assurer une application efficiente des lois lorsqu'il s'agit de délits commis sur ou par des mineurs. Pour sa part, le procureur général du Roi près la Cour de Cassation, président du ministère public, El Hassan Daki, a insisté sur l'importance capitale de ce programme de formation pour les magistrats et de la place de choix qu'occupe la question des droits de l'enfant dans la Constitution et la législation nationale. La protection des droits des enfants est un pilier fondamental du développement global de toute Nation, a relevé M. Daki, notant que le Royaume a harmonisé son système juridique avec les conventions internationales en vigueur, basées sur la préservation de l'intérêt supérieur de l'enfant. Le ministère public veille au respect de ces droits à travers l'écoute, l'accueil et l'assistance des enfants par des magistrats du parquet en charge des mineurs et des assistantes sociales, a-t-il ajouté. Le dernier rapport de la présidence du ministère public indique que 6.172 enfants ont été victimes de violence, 2.266 en situation de difficulté et 27.231 autres en infraction avec la loi, a indiqué M. Daki, qui a révélé que tous ces enfants ont besoin d'une protection pénale et d'une sécurité juridique de manière à assurer le respect total de leurs droits fondamentaux. Il a en outre appelé tous les secteurs concernés à se mobiliser pour offrir aux enfants un cadre de vie digne et une réinsertion sociale réussie. De son côté, la représentante de l'Unicef au Maroc, Giovanna Barberis, s'est félicitée de l'organisation de cette session de formation au profit des magistrats en charge des enfants, mettant en exergue l'importance de l'approche « holistique et multisectorielle » pour la protection pénale des enfants. L'implication de tout un chacun et le partenariat entre les différents acteurs concernés permettront de mener à bien le chantier de réforme de la justice déployé par le Maroc, a-t-elle affirmé, relevant que la protection des droits de l'enfant constitue un aspect important de cette réforme. A l'issue de cette cérémonie, un mémorandum d'entente a été signé entre le CSPJ et l'Unicef ayant pour but de promouvoir les liens de partenariats et de collaboration entre les deux instances, tout en apportant un soutien technique dans le domaine de la protection des droits de l'enfant