Le remplacement au palais de la Sainte Croix de la patronne de la diplomatie espagnole depuis janvier 2020 sera un des points majeurs du remaniement du gouvernement qui devrait intervenir ce samedi. Plusieurs noms ont circulé dans la presse pour la remplacer. Dans la tourmente des soupçons de l'affaire Brahim Ghali qui pèsent sur elle, Arancha González Laya, nommée ministre espagnole des Affaires étrangères, de l'Union européenne et de la coopération en janvier 2020, a été concernée par le remaniement gouvernemental dévoilé par plusieurs sources dont le quotidien El País. Le chef du gouvernement socialiste espagnol Pedro Sánchez a annoncé samedi 10 juillet un remaniement ministériel touchant plusieurs portefeuilles. Arancha González Laya était la seule des poids lourds du gouvernement à être remplacée. Vendredi, Jean-Yves Le Drian, qui parlait lors d'une conférence de presse au côté de son homologue espagnole Arancha González Laya, a désavoué implicitement les tentatives espagnoles d'impliquer Paris dans la crise maroco-espagnole. Arancha González Laya est soupçonnée d'avoir été l'architecte de l'entrée du chef du Front Polisario en Espagne, alors qu'il est visé par deux plaintes pour «tortures» et «génocide», une action qui a contribué à l'éclatement d'une crise majeure entre Rabat et Madrid. Elle est aussi accusée d'avoir violé les règles de Schengen et d'avoir autorisé le franchissement par le chef du Polisario des frontières intérieures espagnoles sans contrôle. Brahim Ghali, lui, est également accusé de «faux» et «usage de faux» et «usage public et sans droit de documents justifiant d'une qualité officielle». Rabat, qui accuse Brahim Ghali d'être un «criminel de guerre», a réclamé sans cesse une enquête «transparente» sur les conditions de son arrivée en Espagne. Son accueil, que Arancha González Laya a justifié par des «raisons humanitaires», a provoqué la colère de Rabat qui a affirmé que la crise «ne peut pas se résoudre avec la seule audition» du chef séparatiste, les attentes du Maroc «commencent par une clarification, sans ambiguïté par l'Espagne de ses choix, de ses décisions et de ses positions», indiquait la diplomatie marocaine.