Le chef du Polisario est soupçonné d'avoir échappé aux contrôles à l'aéroport international de Saragosse grâce à l'intervention de la chef de la diplomatie espagnole Arancha González Laya. «L'affaire Brahim» a de nombreuses ramifications en Espagne et à l'étranger. Outre le procès principal à Madrid, Brahim Ghali est aussi concerné par plusieurs enquêtes judiciaires en cours. L'armée de l'air espagnole vient de reconnaître que Brahim Ghali, chef du Front Polisario, a pu se rendre en l'Espagne en contournant le contrôle des passeports le jour de son arrivée dans un avion en provenance d'Algérie, selon les révélations du site espagnol d'actualité El Español. Selon la même source, «Arancha González Laya a violé «les règles diplomatiques» et «les procédures établies par l'armée de l'air» ainsi que le «code frontalier Schengen de l'UE» afin que Brahim Ghali puisse entrer en Espagne sans passer par le contrôle des passeports, ajoutant que le ministère a ensuite «menti pour se dédouaner de ses responsabilités et de la crise» générée après que Rabat eu découvert que le chefdu Polisario était arrivé en Espagne pour y être soigné. L'objectif de d'Arancha González Laya a toujours été que Brahim Ghali soit introduit en Espagne sans laisser de trace, dit le site d'actualité, précisant que la diplomatie espagnole a «voulu cacher à l'opinion publique espagnole» la «présence» dans le pays d'un «personnage que le Maroc considère comme un terroriste» et qui a «fait l'objet d'une enquête» pour «génocide, détention illégale et torture». Le média espagnol a souligné par la suite que «tout porte à croire» que Arancha Gonzalez Laya est «la coupable», car il semble «inconcevable de penser qu'une autre personne sous ses ordres ait pu prendre une décision d'une telle importance politique et diplomatique». «Le chef général de la base aérienne de Saragosse, José Luis Ortiz-Cañavate, assure qu'il a reçu un ordre par téléphone de l'état-major général de l'armée de l'air selon lequel cet avion (de Brahim Ghali) ne devrait pas subir le contrôle des passeports, ni celui de la douane» dévoile la même source. Selon le média espagnol, M. Ortiz-Cañavate a dévoilé qu'Arancha González Laya «a directement donné l'ordre à la Défense afin que Brahim Ghali entre en Espagne sans s'identifier, contournant ainsi le protocole établi par voie aérienne». Les conditions de ce voyage restent encore floues. Les autorités espagnoles affirment ne disposer d'aucune donnée informatique signalant que Brahim Ghali se serait présenté sous sa réelle identité aux contrôles aux frontières ou dans les aéroports du pays. «Il a été seulement confirmé qu'un patient d'origine algérienne muni d'un passeport diplomatique algérien voyageait à bord de cet avion, arrivé sur une civière médicalisée et était accompagné d'un parent» rapporte la même source. Le chef de la base de Saragosse assure dans sa réponse au juge qu'aujourd'hui qu'il était dans l'incapacité de confirmer l'identité des passagers étant donné que les passeports des occupants de l'avion n'ont pas été demandés. La base aérienne de Saragosse a une procédure opérationnelle selon laquelle tous les avions étrangers en provenance de pays hors de la zone Schengen qui y atterrissent doivent passer le contrôle des passeports et se soumettre «aux ordre des contrôleurs aériens militaires» affirme le général en chef Ortiz-Cañavete, La décision du gouvernement espagnol d'introduire clandestinement Brahim Ghali dans le pays a conduit à une crise diplomatique majeure avec le Maroc. Son inscription sous un autre nom à l'hôpital de Logroño, ainsi que l'opacité de la procédure par laquelle il est arrivé sur le territoire national, ont suscité des critiques acerbes.