Le chef du Polisario était arrivé le 18 avril dans le plus grand secret, à bord d'un avion médicalisé du régime algérien et muni de faux papiers diplomatiques. Il avait ensuite été admis dans un état critique à l'hôpital de Logroño sous un faux nom. Cette trame a été arrangée par essentiellement par un nom qui cristallise toutes les critiques : Arancha González Laya. Les anecdotes piquantes sur les impairs d'Arancha González Laya ne manquent pas. «L'affaire Ghali ? une double faute glissée timidement sous un acte de faiblesse» a pointé un ancien ministre espagnol. Fernando Grande-Marlaska ne supporte plus d'entendre le nom de sa collègue dans la tourmente. «Ses entraînements irréfléchis lui font oublier les devoirs de sa charge. Au sein du gouvernement espagnol, on juge qu'elle gère mal les situations délicates, en prenant des expédients pour des remèdes. On parle d'une communication par voie détournée avec les représentants d'une milice séparatiste, des décisions prises à la hâte sur des propos purement officieux, sans motifs et sans considérants», voici le jugement singulièrement sévère d'un diplomate espagnol qui garde dans son pays une haute réputation de sagacité. «L'affaire Brahim Ghali, c'est Arancha González Laya. On n'ignorait pas d'où partait le mal, et l'incognito d'ailleurs assez mal gardé dans cette affaire est scandaleux. Ce grand déploiement d'intrigues et d'iniquités est injustifiable. Imposer un mensonge au pays lui-même, et lui en infliger tout le dommage!» écrivent des sources espagnoles. Selon Okdiario, c'est Carmen Calvo, vice-présidente du gouvernement espagnol, qui est «à la pointe de la résolution de la crise avec le Maroc, au détriment de la ministre des Affaires étrangères et chef de la diplomatie espagnole, Arancha González Laya. Il se trouve que Calvo entretient de bonnes relations avec l'ambassadrice du Maroc en Espagne, Karima Benyaich, qui a été rappelée à Rabat pour protester contre la réception du leader du Front Polisario, Brahim Ghali». «Gonzalez Laya...? Faites-vous référence au ministre González Líos (cf. désordre?». C'est la phrase qu'un diplomate espagnol bien connu a lâche au journal Okdiario après avoir été interrogé sur les agissements de Laya à l'égard du Maroc. «La colère contre l'amateurisme de Laya grandit dans les cercles diplomatiques espagnols. Un an et demi en poste, les catastrophes n'ont pas cessé de se produire», précise une source des Affaires étrangères espagnols. «Faute de savoir envisager d'un front assuré les conséquences de cette affaire, Laya a aggravé à la fois ses embarras et ses torts, perdant plus, à force de reculer devant les événements, et le gouvernement s'humilie dans tous ses discours et dans tous ses actes dans cette affaire, se contentant d'une triste position mitoyenne, ébranlant avec ses propres mains l'avenir de ses liens avec le Maroc» avait écrit la Razón quotidien espagnol généraliste. «L'Espagne n'existe plus sur l'agenda international. Nous sommes absents des Sommets contre le terrorisme, nos alliances s'affaiblissent avec les grandes puissances et, pendant ce temps, González Laya se consacre à affirmer que ce qui est important en ce moment, c'est la perspective de genre dans la politique étrangère», déclare un membre éminent du corps diplomatique de Madrid. La phrase du diplomate fait en effet allusion à l'absence de l'Espagne d'une série de sommets internationaux décisifs dans la lutte contre le djihadisme et dans le contrôle de l'immigration clandestine. «L'Espagne, en 2020, était en marge de deux des grands rendez-vous sur ce sujet» «Evidemment, la ligne étrangère est déterminée par l'ensemble du gouvernement et le président Sánchez d'une manière particulière, mais Laya a l'obligation d'essayer de donner de la cohérence à cette politique, mais il paraît nous allons de catastrophe en catastrophe», explique un autre diplomate. Crise avec le Maroc «Brahim Ghali a voyagé de façon frauduleuse en Espagne avec un passeport falsifié car il bénéficié de la complaisance d'Arancha González Laya. Il a été soigné depuis avril à Logroño après avoir contracté la Covid-19 après son ses arrangements secrets et c'est une erreur fondamentale. Nous avons réussi à mettre en colère le Maroc à un moment d'apathie internationale particulière pour l'Espagne, au moment où l'UE prend en charge notre politique d'immigration comme si nous étions des mineurs» a déclaré la même source. «La vérité est que la colère du Maroc renforce son alliance avec les Etats-Unis, laquelle se renforce pendant que le président américain Joe Biden n'a guère contacté Pedro Sánchez. Tout cela, alors que la zone méditerranéenne continue d'être, de jour en jour, de plus en plus stratégique dans la lutte contre le djihadisme, et que le Maroc gagne du poids dans l'agenda de pays comme les Etats-Unis, la France ou Israël dans le dossier délicat de la lutte antiterroriste» rapporte Okdiario. La justice espagnole a rouvert un dossier contre Brahim Ghali pour «crimes contre l'humanité» après une ancienne déposée par une association l'accusant de «violations des droits humains» sur des dissidents des camps de Tindouf (ouest de l'Algérie). Cité à comparaître début juin pour une plainte pour tortures déposée par un dissident du Polisario, Brahim Ghali a été emporté hors d'Espagne en un temps record. «Elle voulait en finir avec cette crise. La façon dont elle se prolonge, les effets qu'elle entraîne, la portée qu'elle prend tout d'un coup, tout cela devenait intenable pour elle» avait noté Okdiario.