C'est dans le contexte d'une Algérie économiquement, socialement et politiquement affaiblie que Tebboune a nommé Aïmen Benabderrahmane, premier ministre le 30 juin dernier. Qui est Aïmen Benabderrahmane, s'interroge le landerneau politico-médiatique ? l'on sait peu de choses sur lui : ancien sous-directeur des travaux publics, de la construction et de l'hydraulique de l'Inspection générale des FinancesAïmene Benabderrahmane est nommé censeur au sein de la Banque d'Algérie, l'ex-président Abdelaziz Bouteflika le 1er mars 2010 et occupera ce poste jusqu'en novembre 2019. Le 14 du même mois, il est nommé gouverneur de la Banque d'Algérie par le chef de l'Etat « par intérim », Abdelkader Bensalah. Il devra ensuite sa désignation à la tête du ministère des Finances en juin 2020 à ses analyses détonantes et à ses promesses, révèle le media online TSA : il soutient que c'est l'absence des notes de conjonctures de la Banque d'Algérie depuis 2018 qui expliquerait « l'incapacité du gouvernement à faire des projections dans un contexte de grave crise économique liée d'abord à la chute des prix du pétrole, et ensuite à la pandémie de coronavirus Covid-19 ». Le media note également l'échec de sa politique monétaire pour juguler la crise de liquidités qui s'aggrave en Algérie, pendant que la dévaluation du dinar ne cessait de se poursuivre. Il semble pourtant qu'il a été nommé pour ses orientations économiques dans lesquelles il prône que « la consolidation du dinar se réalisera grâce à la réforme fiscale et bancaire ainsi que celle du système douanier », pour réduire le déficit du Trésor public ainsi que le rapporte l'hebdomadaire Jeune Afrique dans son édition du jour. Que ses résultats aux finances soient controversés ou non, sa nomination au poste de premier ministre acte l'éloignement définitif de l'Algérie de Tebboune et de Chengriha de la voie démocratique. Déjà que le parti islamiste qui revendiquait sa supériorité numéraire à l'issue des législatives a été supplanté par le FLN des généraux, voilà qu'à la tête du gouvernement est nommé un technocrate sans affiliation politique connue. Certes les législatives ont été largement boycottées par une population éprouvée dans ses libertés individuelles et par un marasme économique sans pareil, auquel s'est ajouté une pénurie d'eau sévère au plan national, mais nommer un premier ministre en dehors des partis enterre le principe, voire l'essence, de la démocratie.