La capitale algérienne est en proie depuis plusieurs semaines à une crise hydrique dont elle ne voit pas la fin et qui pousse ses habitants à sortir même la nuit pour chercher de l'eau. Les autorités algéroises ont installé des réservoirs d'une capacité de 10 000 litres dans des points stratégiques de la ville pour que les habitants puissent s'approvisionner. D'après les médias locaux, des dizaines de puits sont asséchés à l'est et à l'ouest de la capitale. Les sources de Barlamane.com ont pu constater des groupes d'individus remplir des bidons avec l'eau. Pendant ce temps, les fabricants de bouteilles d'eau ont doublé leurs prix, alors que la majorité de la population connait une crise économique et sociale sans précédent. Les irrégularités, elles, aggravent la situation. «Alors que la plupart des quartiers de la capitale sont confrontés à des mesures drastiques dans la distribution de l'eau potable, d'autres ne connaissent aucune coupure» indique le site TSA Algérie. Pour rappel, l'Algérie avait annoncé investir plus de 15 milliards de dollars dans l'eau, notamment pour construire des dizaines de nouveaux barrages, des stations de dessalement et des réseaux de transfert, mais sans parvenir à endiguer le spectre de la soif. Elle a également entamé un programme de construction de plusieurs stations de dessalement d'eau de mer d'une capacité totale de 2,3 millions de m3, pour garantir sa sécurité hydrique, mais les résultats n'étaient pas au rendez-vous. L'absence de transparence et d'information sur la crise actuelle est fortement contestée par les habitants, bien plus que la seule mauvaise gestion. Le coût économique de la situation est aussi évoqué, du fait des nombreux achats forcés pour la population (citernes, bidons, bouteilles, déplacement en taxi pour l'approvisionnement, etc.) Pour les secteurs les plus défavorisés de la capitale algérienne, l'objectif est principalement d'obtenir des réponses des autorités sur l'étendue de la crise ainsi que sur les moyens mis en œuvre pour la résoudre. Lundi, l'agence officielle algérienne a annoncé que «vingt-deux préfectures sont concernées par le phénomène du stress hydrique pour lesquelles des mesures d'urgence ont été engagées par les pouvoirs publics afin de garantir une alimentation stable en eau potable», a indiqué lundi le secrétaire général du ministère des ressources en eau, Ismail Amirouche.