La démission du gouvernement d'Abdelaziz Djerad intervient au lendemain de la proclamation des résultats officiels des élections législatives, remportées par le Front de libération nationale, le parti au pouvoir. Le premier ministre algérien, Abdelaziz Djerad, a présenté, jeudi 24 juin, la démission de son gouvernement au président, Abdelmadjid Tebboune, au lendemain de la proclamation des résultats officiels des élections législatives, remportées par le Front de libération nationale (FLN) au pouvoir. En fonctions depuis le 28 décembre 2019, M. Djerad reste chef du gouvernement pour gérer les affaires courantes. «J'accepte la démission, mais continuez à gérer les affaires courantes jusqu'à la désignation d'un nouveau gouvernement», a déclaré M. Tebboune, cité par l'agence officielle Algérie Presse Service (APS). Le chef de l'Etat a remercié son premier ministre d'avoir dirigé le gouvernement «dans des conditions difficile », notamment en raison de la pandémie de Covid-19. M. Djerad, 67 ans, a plusieurs fois été donné partant mais, bien que critiqué pour sa gestion de la crise économique que traverse l'Algérie, il a été reconduit en juin 2020 puis en février 2021. Les élections législatives ont été marquées par une abstention historique (77 %) qui témoigne de la désaffection et de la défiance grandissantes des Algériens à l'égard d'une classe politique largement discréditée. Le vote avait été rejeté à l'avance par le mouvement contestataire du Hirak et l'opposition laïque et de gauche, dénonçant une «mascarade», sur fond de répression contre toutes les voix dissidentes. Reprise en main du pouvoir L'Assemblée qui se dessine est susceptible de déboucher sur une coalition rassemblant les deux partis traditionnels (FLN et le Rassemblement national démocratique, RND), les indépendants, les islamo-conservateurs et des petites formations proches du pouvoir. Sitôt élus, la plupart des députés indépendants ont fait allégeance au président Tebboune. Quant au premier ministre, le chef de l'Etat pourrait soit reconduire M. Djerad, soit désigner un représentant de la majorité parlementaire, ou bien encore une personnalité non affiliée à un parti politique. M. Tebboune doit engager à partir de samedi des consultations avec les dirigeants des partis politiques et les représentants des indépendants, en vue de la formation d'un nouveau gouvernement, a précisé un communiqué de la présidence. Le prochain chef du gouvernement devra appliquer la feuille de route de M. Tebboune, à commencer par des élections locales d'ici à la fin de l'année. Le pouvoir est en effet déterminé à reprendre la main, après deux ans et demi de crise politique, en ignorant les revendications de la rue : Etat de droit, transition démocratique, souveraineté populaire, justice indépendante.