Le journal français Libération a pointé du doigt l'usage grotesque des images par les médias espagnols dans la crise diplomatique qui oppose Rabat et Madrid. «La guerre des images pointe son nez dans la crise diplomatique opposant l'Espagne et le Maroc. Une fois de plus!», écrit le quotidien Libération qui analyse deux cas de déontologie dans le traitement médiatique de cette crise. Le premier est celui d'une photo montrant un garde civil espagnol sauvant un bébé et dont les Espagnols se sont passés le mot pour en faire un large écho. Le second est celui d'une vidéo montrant des militaires espagnols, matraque à la main, rejetant des migrants à la mer et «qui est passée quasiment sous silence.» SPAIN: Local media 'Faro TV' show what appears to Spanish police pushing refugees into the sea as they attempt to enter Spain. pic.twitter.com/cFd0TgMPuz — Conflict News (@Conflicts) May 20, 2021 D'aucuns pourraient douter de l'authenticité de cette vidéo tellement les fake news et autres vidéos truquées voire montées de toutes pièces pullulent dans notre monde actuel, et qui plus est dans le contexte actuel de pandémie mondiale, note le quotidien. Mais, selon le journal Libération, cette vidéo existe bel et bien. Elle a été tournée par le média local El Faro de Ceuta et montre des militaires espagnols repousser dans la mer des migrants. «Une vidéo plus que choquante qui interroge sur le degré de respect des droits de l'homme et ceux de ces migrants», s'insurge l'auteur de l'article Dans sa rubrique Cheknews, le journal français répond à des interrogations, d'ailleurs légitimes, de ses lecteurs sur la véracité de cette vidéo choquante. «Cette vidéo montrant des militaires espagnols rejetant des migrants à la mer est-elle authentique et récente?», s'interroge l'un de ses lecteurs qui a demandé à Libération d'authentifier ces images. La réponse du journal n'a pas tardé à tomber après vérification, «La vidéo soumise est un extrait d'un reportage vidéo diffusé le 18 mai 2021 par le média espagnol El Faro de Ceuta (...). Les images sont donc bien actuelles et montrent l'intervention de l'armée et des policiers de la garde civile espagnole». Et d'ajouter, «l'on comprend dès lors la tentative des médias ibériques, qui se sont donnés comme mot d'ordre de diffuser largement la première photo, et de passer sous silence cette vidéo choquante, de vouloir redorer l'image d'un pays écornée par la crise migratoire et qui veut en jeter la responsabilité sur son plus proche voisin! Grotesque!»