L'ambassadrice du Maroc en Espagne, Karima Benyaich, a averti aujourd'hui que si l'Espagne choisit d'éloigner Brahim Ghali d'Espagne «de manière opaque» comme l'a fait en acceptant de l'accueillir clandestinement, la détérioration des relations bilatérales en sera le contrecoup inévitable. Dans un communiqué lu au ministère des Affaires étrangères de Rabat et après avoir rencontré le chef de la diplomatie Nasser Bourita, l'ambassadrice, appelée mardi à Rabat pour consultations, n'a pas hésité à qualifier la crise actuelle avec Madrid de «grave», des propos rapportés par l'agence EFE Karima Benyaich a souligné que ce qui se passe avec Ghali «est un test pour l'indépendance de la justice espagnole, en laquelle nous avons pleinement confiance», mais aussi un autre test pour savoir si l'Espagne «choisit de renforcer ses relations avec le Maroc ou préfère collaborer avec ses ennemis.» Pour l'ambassadrice, «l'Espagne a malheureusement opté pour l'opacité en agissant dans le dos du Maroc, accueillant et protégeant ce criminel et bourreau en utilisant des raisons humanitaires comme prétexte et portant ainsi atteinte à la dignité du peuple marocain». Le Maroc – a-t-elle ajouté – «ne recherche ni faveurs ni complaisance, mais souhaite que soit respecté l'esprit de partenariat et l'application de la loi espagnole» dans l'affaire de Ghali, accusé «d'actes graves liés à des crimes contre l'humanité, à des violations des droits de l'homme» Jeudi 20 mai, le ministre Naser Bourita a déclaré que l'ambassadrice ne rentrerait pas à Madrid «tant que la crise durera et la véritable cause de la crise», évoquant à la fois l'avenir de Brahim Ghali à sa sortie de l'hôpital de Logroño et des explications sur la façon dont il est entré sur le territoire espagnol. La crise diplomatique entre les deux pays est la plus grave enregistrée depuis 2002.